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La Une CED

Maldonnes, Virginie Vanos (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mercredi, 21 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Maldonnes, Virginie Vanos, Edilivre, janvier 2018, 146 pages, 13,50 €

 

L’ambiance et les rencontres dans une modeste épicerie de quartier ont tout de charmant si ce n’est que le quotidien, transcendé d’apparences diverses, n’en anime pas moins les esprits suscitant la passion comme l’inspire ce dialogue (c’est le frère de l’héroïne qui parle) : « Je te l’accorde bien volontiers, mais sans rire, on dirait que tu es folle de cette cliente. Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirais que tu as viré de bord et que tu es follement amoureuse ».

Entre égérie, monde à paillettes et l’épicerie du coin sans compter sur les différents caractères entre personnes, il y a un tel monde de différences que la gêne aux entournures, malgré la passion, reste palpable, allant crescendo.

Le monde des apparences, plus qu’insinué dans les dialogues, en prend un coup : « J’en ai ras le bol de ce maudit parfum, juste bon à pomponner les rombières à la bichon maltais. Vous savez le temps que ça a pris pour concevoir cette image ? Je ne parle pas de la préproduction, dont j’ignore tout ».

Ces convertis à l’islam qui font peur ! (par Amin Zaoui)

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 20 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

L’islam n’est pas un club des supporters d’Allah. La religion est une autre chose, une chose de plus profond et de plus complexe.

Les musulmans applaudissent le converti à l’islam comme on applaudit un joueur dans un match de foot qui vient de marquer un but !

Pourquoi les musulmans se sentent-ils enchantés, aux anges, dès qu’ils entendent que quelqu’un de bilad el koffar, pays des impies ! a confirmé sa « rentrée » dans l’islam, sa conversion ! A prononcé la chahada. Et pourtant la foi est une épreuve privée et personnelle ! il n’y a pas de noces dans la foi !

Et l’enchantement est doublement palpable chez les musulmans dès qu’il s’agit d’un converti de l’Occident ; un Britannique, un Américain, un Français ou un Allemand ! Et cette allégresse est triplement célébrée dès qu’il s’agit d’une conversion d’une star de musique, du foot, ou d’un génie scientifique, bien sûr, à condition que cette dernière soit américaine, allemande, anglaise ou française…

Vestiges d’automne, par Alix Lerman Enriquez

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 19 Novembre 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

J’ai enfilé mon manteau rapiécé,

troué d’automne triste

et déjà trempé de pluie.

 

J’ai marché dans les flaques d’eau

avec mon ciré de fortune,

couleur jaune citron,

comme la teinte d’un soleil disparu

qui clignote dans mon souvenir perdu.

Amours sibériennes, Ismaël Billy, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 16 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Amours sibériennes, Ismaël Billy, Editions du Cygne, mai 2018, 58 pages, 10 €

Honneur 2018 de la Cause Littéraire

Ce qui reste après la lecture du recueil sibérien d’Ismaël Billy, est d’un ordre à la fois organique et lyrique. Nous sommes témoins du voyage de l’auteur dans le nord de la Russie, où la neige et les eaux sont valorisées comme appartenant au régime symbolique de l’amour. D’ailleurs, le poète croise le cours du fleuve Amour, qui à lui seul donne le sentiment de sédimentation en soi de la force lyrique des lieux. Ainsi, on traverse à la fois dans la chaleur des corps et le piquant de la salive par exemple, les plateaux alluviaux de la Sibérie et peut-être pouvons-nous nous diriger vers le détroit de Béring, point le plus oriental de ce voyage. Donc l’amour ici est décrit comme une pulsion, comme une pulsation, comme un chant, et encore comme une sorte de trace de sel organique, un goût violent, où toutes les neiges forment une émulsion physiologique propre à la consommation du désir et de l’amour.

Il ne faut pas oublier où nous sommes. Car les poèmes prennent leur naissance dans un territoire, territoire recréé pour appartenir au régime du poème, car c’est sans doute la vision de l’auteur qui compte, se trouvant confronté aux images saisissantes de la Sibérie, son énigme, sa violence. D’ailleurs, Tchékhov voulait écrire une pièce après La Cerisaie, qui se serait déroulée au Pôle. Donc on voit combien est attractif ce territoire balayé par les neiges et riche de figures.

Trame : Anthologie 1991-2018 suivie de L’Amour là, Pascal Boulanger (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 16 Novembre 2018. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Trame : Anthologie 1991-2018 suivie de L’Amour là, Pascal Boulanger, Tinbad Poésie, octobre 2018, 368 pages, 30 €

« Le chant sera pur élan du cœur

Il détache une page il la plie

Les gris sont bleus

Il renonce au repas sanglant

La goutte d’encre est la nuit

Il écrit : la poésie doit être négation de la négation… »

(Le bel aujourd’hui)

Trame est une anthologie, un mot bienvenu qui s’appuie sur une fleur grecque, anthoset que l’on pourrait associer à anthèse, l’épanouissement de la fleur. Une anthologie qui n’a jamais aussi radicalement porté son nom : les épanouissements de la lettre et donc de la poésie libre et vivante.