Identification

Trois autres poèmes d’Encres de songerie (Editions Unicité, 2018) (par Clément G. Second)

Ecrit par Clément G. Second 28.01.19 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Trois autres poèmes d’Encres de songerie (Editions Unicité, 2018) (par Clément G. Second)

 

Un chat, qu’attendre à vue ténue rapproche,

se coule ici et là, fondu dans sa demi-présence

 

Aux doigts du matin qui s’étire, il allume

sa fourrure grisée de lueurs d’avant-jour

 

La main en l’atteignant le perd, quand elle croit

trouver le vide se surprend

à longer, effleurer son charme qui s’esquive

 

– on ne sait où, peut-être au plus près

de la crainte obstinée, endurcie,

ancienne d’être seul sous le voussé du temps –,

 

son charme dissipateur de trop de certitude.

 

 

Ce lit embarque assez de nuit pour qu’en échange

la veille d’un dormeur manqué bordant ses os

le retienne au roulis pensif qui le décentre

 

La haute plaine suit son cours

sur le granit crépu de chiendent où se récapitulent

à leur façon malingre et rêche

des feux de sang taris

 

De lointains renfoncés la trombe des voitures,

comme par attention,

chuinte seulement entre vitre et rideaux

 

La voûte du plafond garantit de lueurs

dont s’aiguillonnerait

l’élan intempestif de qui comme un beau soir

se tourne vers ses dedans peut-être tiquetés d’une aube

 

que hâterait déjà le ciel aux saillies lentes.

 

 

Ne pas sortir, le temps de la maison

serre de sa main lente et les fenêtres,

la vue les évasera

 

Pensée aux bottes de sept cieux, voyageuse

erratique estompant les avions

 

Une rafale parfois secoue

la porte d’entrée,

érafle le désir

de rejoindre les arbres

chaloupant de la cime,

sol jonché de brindilles

dans le parfum restant de fleurs tenues

à la fidélité des tiges,

 

désir de se lever quand le moment se bande,

 

d’aller

sur deux jambes en A sans la barre, élastiques.

 

Clément G. Second

 


  • Vu : 1769

Réseaux Sociaux

A propos du rédacteur

Clément G. Second

Lire tous les textes de Clément G. Second

 

Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes  libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs ouvrages en cours ou achevés, parmi lesquels, en poésie,  Porteur Silence (2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër), Encres de songerie (2018) et Ce qu’avoue la lisseur des choses suivi de Reprise (2020) chez le même éditeur..

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications  dans Le Capital des Mots,  La Cause Littéraire, Décharge, 17secondes, Écrit(s) du Nord, Incertain regard, Lichen, Littératures brèves, N47, Neiges (site Landes), Nouvelles d’Harfang, Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

Son blog : Carnets de flottaison CF. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/