Identification

Biographie

Pasolini, René de Ceccatty (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 08 Mars 2022. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Pasolini, René de Ceccatty, Folio, 320 pages . Ecrivain(s): René de Ceccatty Edition: Folio (Gallimard)

 

Un essai éblouissant d’intelligence critique et sensible

Noguez le disait déjà, devant analyser en philologue rompu à l’exercice difficile d’admiration critique, lorsqu’il l’évoqua dans les Dossiers du cinéma (Casterman), en 1969-1970), l’œuvre de Pasolini est double, sous le sceau, la bannière du « centaure », figure mythologique de l’ambivalence.

De Ceccatty, traducteur invétéré de huit volumes pasoliniens, était évidemment le mieux placé pour brosser, non en grandes lignes, mais en essais chapitrés de sens (pour le philosophe ; pour le traducteur-accompagnateur des œuvres d’autrui – Barbedette, Violette Leduc, Sibilla Aleramo, Moravia, Callas, Penna, etc. Pour le critique du Monde et des mondes italiques), l’œuvre et le parcours pasolinien, de Bologne à Ostie, de Ramuscello (la première station du martyrologue) à Salo. De 1922 à 1975.

JJ Cale, Bertrand Bouard (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 14 Février 2022. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Le Mot et le Reste

JJ Cale, Bertrand Bouard, janvier 2022, 261 pages, 21 € Edition: Le Mot et le Reste

 

Shades, Grasshopper, Five, Troubadour, des titres d’albums qui rappellent le parcours d’un musicien nord-américain dont la carrière internationale démarre quand un autre guitariste de blues, Eric Clapton, enregistre un des titres de Cale, After Midnight. On se souvient aussi de Cocaïne, enregistré par le « guitar hero », succès mondial, écrit également par JJ Cale.

S’il naît à Oklahoma City le 5 décembre 1938, c’est à Tulsa que John Weldon Cale grandit, où ses parents déménagent en 1943. C’est dans cette ville, qui prospère grâce à la manne pétrolière, que John Weldon Cale aura ses premiers émois musicaux, en écoutant Bob Wills, Jimmy Reed, Hank Williams, et le gospel aura aussi influencé Cale. C’est aussi à Tulsa qu’il joue au sein des Rockets, adolescent qui refuse déjà les feux de la rampe, mais qui s’aperçoit du travail immense qu’il doit accomplir pour jouer véritablement de la guitare. « Ce mélange d’influences noires et blanches – country, jazz, rhythm’n’blues… – sera l’une des caractéristiques des créateurs de ce qui sera désigné des années plus tard sous l’appellation de Tulsa sound et dont JJ Cale sera l’une des figures les plus en vue ».

La Nuit comme le jour est lumière, François Huguenin (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 27 Janvier 2022. , dans Biographie, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

La Nuit comme le jour est lumière, François Huguenin, Les éditons du Cerf, janvier 2022, 176 pages, 18 €

 

« Green m’a révélé la violence des sentiments qui campaient en moi et auxquels je ne comprenais rien. Il m’a parlé du silence de Dieu en mettant en lumière un désir inassouvi et que je ne savais nommer.

Green m’a sauvé ».

Il faut toujours prendre au sérieux les noms que donnent les écrivains à leurs livres, La Nuit comme le jour est lumière en est l’exemple parfait. Il donne la note à laquelle va s’accorder le livre, comme le fait un chef de chœur. Les romans et les Journaux de Julien Green sont des pièces musicales (1) qui se répondent, sombres ou lumineuses, souvent tremblantes, certaines brillent plus que d’autres par leur force littéraire, mais toutes révèlent les tourments et les inspirations de l’écrivain qui s’attache toujours à la langue française, sa langue, celle de ses confessions et de sa consécration à l’Académie française.

Berthe Morisot, Inquiétude, Elisabetta Rasy (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 21 Janvier 2022. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Arts, Italie

Berthe Morisot, Inquiétude, Elisabetta Rasy, éditions Pagine d’Arte, octobre 2021, trad. italien, Nathalie Castagné, 96 pages, 20 €

 

Seule artiste féminine du groupe célèbre des Impressionnistes, Berthe Morisot dut longtemps lutter pour imposer sa figure, échapper aux carcans académiques et à l’influence d’un groupe auquel elle adhéra d’emblée (dès 1874). Son parcours est fulgurant et son entêtement à peindre, à faire de la peinture un véritable métier, aussi remarquable.

Elle a deux sœurs, Yves et Edma, qui se marieront, échapperont à leur destinée artistique. La mère, Madame Morisot, se moque des desseins de sa plus jeune fille Berthe, ne croyant jamais à ses dispositions naturelles.

Berthe sera d’abord modèle d’Edouard Manet, pour de nombreux tableaux. La fille, aux grands yeux verdâtres, que l’artiste représente en noirs, apprendra à connaître le milieu avant de s’y fondre avec une ténacité qui fera d’elle « la Dame des Impressionnistes » et au fil du temps, malgré les réticences de certains critiques, une figure respectée du groupe nouveau de peinture. De 1874 à 1886, elle participera à presque toutes les Expositions du groupe. Elle en est la seule femme.

À la lumière de Renoir, Michèle Dassas (par Fawaz Hussain)

Ecrit par Fawaz Hussain , le Mercredi, 12 Janvier 2022. , dans Biographie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Ramsay

À la lumière de Renoir, Michèle Dassas, 293 pages, 19 € Edition: Ramsay

Dès l’avertissement de sa « biographie romancée », Michèle Dassas déclare s’inspirer largement du livre de Jeanne Baudot, Renoir, ses amis, ses modèles, paru en 1949. Mais comme nous le savons, et malgré les abondantes références qu’elle énumère, et auxquelles elle puise, la romancière réserve une part importante à son imaginaire, cette « sève de tout roman ». Elle le fait en comblant les lacunes dans ce qu’on sait de la vie de cette artiste et peintre française née en 1877 à Courbevoie et morte en 1957 à Louveciennes.

Or, si l’on ne compte plus les monographies consacrées ces derniers temps à des peintres très célèbres comme Giacometti, Picasso, le Caravage et d’autres, moyennant des nuits et des nuits passées par leurs auteurs dans de grands musées nationaux et européens, ce n’est pas le cas de Michèle Dassas, qui se penche sur la vie et l’œuvre d’une femme et d’une artiste peu connue, du grand public en tout cas. Elle se distingue de cette vague à la mode et souhaite réparer une injustice. Les presque trois cents pages de son texte ressuscitent la complice que représenta Jeanne Baudot pour Renoir pendant plus de vingt-six ans. Elle se glisse dans la peau de son héroïne pour revivre avec elle une époque riche en courants artistiques et littéraires, et qui connut bien des soubresauts.