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Bleu éperdument, Kate Braverman

Ecrit par Cathy Garcia , le Mercredi, 11 Mars 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Quidam Editeur

Bleu éperdument, janvier 2015, traduit de l’anglais (USA) par Morgane Saysana, 245 pages, 20 € . Ecrivain(s): Kate Braverman Edition: Quidam Editeur

 

 

Elles sont plusieurs, et parfois elles semblent n’être qu’une, quelle que soit leur condition sociale, toutes ces femmes que l’on découvre au fil des pages de Bleu éperdument. Ces fragments de vie rassemblés comme autant de nouvelles nous plongent dans un état fiévreux, à grand renfort d’alcool, de drogues dures ou douces et d’échappées plus tropicales : Hawaï comme un appel, refuge autant que lieu de perdition au sens premier du terme. Des femmes, célibataires, divorcées, mariées, mères ou pas, et des hommes, absents, ombres fantômes ou tortionnaires, qui les retiennent, les plombent, les manipulent, les tyrannisent, souvent des ratés, des épaves qui les tirent vers le bas, ces mères souvent seules avec leur fille… D’ailleurs l’amour, s’il y en a, est principalement maternel. De cet amour béton qui fait tenir debout envers et contre tout.

Les chemins de la rédemption, Wiley Cash

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 25 Février 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Belfond

Les chemins de la rédemption, février 2015, traduit de l’américain par Anne-Laure Tissut, 300 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Wiley Cash Edition: Belfond

 

Gastonia, ville de la Caroline du Nord.

Easter et Ruby, deux sœurs âgées respectivement de douze et six ans, vivent dans un centre d’accueil suite au décès de leur mère victime d’une overdose. Le père, Wade Chesterfield, a disparu de leur vie quelques années auparavant après avoir renoncé à ses droits parentaux. Sauf que Wade Chesterfield réapparaît de nulle part, enlève ses filles et les entraîne dans sa fuite.

Brady Weller, ex-flic reconverti dans la vente de systèmes de sécurité après avoir tué accidentellement un enfant, accepte la proposition d’un juge et devient le tuteur d’Easter et de Ruby. Sauf que Brady Weller, divorcé, éprouve déjà bien des difficultés à dialoguer avec sa propre fille.

Pruitt, videur dans une boîte de nuit, se voit confier une mission par son patron : retrouver un magot qui lui a été dérobé et accessoirement éliminer celui qui s’en est emparé, à savoir Wade Chesterfield. Sauf que Pruitt a une raison personnelle d’en vouloir à Wade et de se venger.

L’homme au complet gris, Sloan Wilson

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 13 Février 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Belfond

L’homme au complet gris, janvier 2015, traduction (USA) Jean Rosenthal, 456 p. 17 € . Ecrivain(s): Sloan Wilson Edition: Belfond

 

« Le dessin particulier de cette craquelure attirait le regard des gens et, un jour que Tom et Betsy donnaient un cocktail, un des invités qui avait un peu trop bu demanda : “Dites-donc, c’est drôle. Vous n’avez jamais remarqué ce grand point d’interrogation sur votre mur ?

– Ce n’est qu’une lézarde, répondit Tom.

– Mais pourquoi en forme d’interrogation ?

– C’est une coïncidence.

– C’est quand même drôle”, conclut l’invité ».

L’homme au complet gris est l’histoire de cette craquelure, de cette fêlure dans la vie de Tom Rath, fêlure de la mort tragique de son père dont il ne sait finalement que peu de choses, fêlure de la guerre, – cette plongée armes à la main dans les ténèbres de l’Axe –, mais aussi de la trace de son amour italien trop vite oublié, comme si le rêve américain condensait et révélait toutes les fêlures de ses héros.

La légende de Sleepy Hollow/The Legend of Sleepy Hollow, Washington Irving, bilingue

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 12 Février 2015. , dans USA, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Fantastique, Folio (Gallimard), Contes

La légende de Sleepy Hollow (The Legend of Sleepy Hollow) suivie de Rip van Winkle + Le Lilas de Rip van Winkle d’Herman Melville, Traduction de l’américain Philippe Jaworski, 240 p. 7 € . Ecrivain(s): Washington Irving Edition: Folio (Gallimard)

Formidable collection bilingue de folio qui nous offre ici trois des plus beaux textes de la littérature américaine du XIXème siècle. Ce bijou littéraire entre les mains, vous pouvez vous caler dans un fauteuil et partir dans l’univers merveilleux de Washington Irving. Merveilleux, pas fantastique, et c’est là le premier trait des récits de ce recueil. La nuance est d’importance. Nous sommes loin de Poe, de Hawthorne ou de Maupassant, dont l’art sublime est de glisser le surnaturel dans les failles du réel ordinaire, comme une irruption. Rien de tel avec Irving. Ses contes – et les deux contes majeurs de ce volume – prennent place dans des univers en soi merveilleux, propices au rêve, au surnaturel, à l’irrationnel.

La célèbre « légende de Sleepy Hollow » (La Légende du Val Dormant), de même que le deuxième conte de ce volume, le célèbre « Rip van Winkle », se situent ainsi en un pays de la vallée de l’Hudson baigné d’une atmosphère étrange, brumeuse, et aux couleurs du rêve. Là, point n’est besoin de s’évader du réel pour être dans le merveilleux. Un monde inquiétant parfois, irrationnel souvent, mais jamais terrorisant. Nous sommes loin, avec Irving, de l’adaptation cinématographique issue de ce conte qui cause de vraies frayeurs.

Mauvais sang ne saurait mentir, Walter Kirn

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 05 Février 2015. , dans USA, Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres, Roman, Christian Bourgois

Mauvais sang ne saurait mentir, janvier 2015, traduit de l’anglais (USA) par Éric Chédaille, 227 pages, 21 € . Ecrivain(s): Walter Kirn Edition: Christian Bourgois

 

L’écrivain Walter Kirn eut un ami au nom prestigieux, Clark Rockefeller, un « banquier central free-lance », et un collectionneur d’art moderne. Ils firent connaissance en 1998 dans des circonstances ubuesques, Kirn ayant accepté de convoyer du Montana jusqu’à New-York une chienne setter Gordon, paralysée, incontinente, que l’excentrique et richissime Clark avait décidé d’adopter. Mais que ne ferait-on pour un nom prestigieux lorsque l’on est un jeune auteur désargenté, bientôt père de famille et que l’on espère en côtoyant un membre d’une si illustre famille renflouer son compte en banque, grâce à une « gratification substantielle » en témoignage d’une « infinie gratitude » avec en toile de fond l’idée que cette relation donnera matière à un papier dans une revue, ou deviendra peut-être le prétexte d’un roman ?

Mauvais sang ne saurait mentir décrit une dizaine d’années de rencontres épisodiques, d’échanges téléphoniques, suivies d’une prise de distance de la part de Kirn, devenu un écrivain reconnu, enfin lassé d’une relation à sens unique, Clark faisant preuve d’un égotisme illimité.