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Recensions

Jolies filles, Robert Bryndza (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 04 Octobre 2021. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Roman, Belfond

Jolies filles, Robert Bryndza, Belfond Noir, janvier 2021, trad. anglais, Chloé Royer, 408 pages, 19,90 € Edition: Belfond

 

Quelque temps après Noël, la Detective Chief Inspector de la Projects Team, Erika Foster, d’origine slovaque, la reine de la kapustnica, fête ses retrouvailles avec son ami Peterson, un garçon grand et mince à dreadlocks, agent de la Murder Investigation Team, veuf depuis deux ans. Peterson est appelé sur une scène de crime, Erika décide de le suivre. À peine recouverts de leurs combinaisons stériles blanches, ils pénètrent sur la scène de crime pour découvrir au sommet d’une benne à ordures le cadavre d’une jeune femme dénudée en dessous de la taille, affreusement battue, le corps marqué de profondes entailles et l’artère fémorale tranchée. Peterson va confier l’enquête au DCI Hudson, et Foster va se faire remettre à sa place pour être intervenue sur un périmètre de travail qui n’est plus le sien. En outre, elle va devoir se rabattre sur les « mini-mars » qui remplissent la boite à gants de sa voiture pour tenter de faire passer sa frustration parce qu’elle veut cette enquête.

Le Monde qui reste, Pierre Vergely (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 01 Octobre 2021. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Récits, Héloïse D'Ormesson

Le Monde qui reste, Pierre Vergely, août 2021, 256 pages, 18 € Edition: Héloïse D'Ormesson

 

C’est un récit étonnant que nous livre Pierre Vergely : il restitue les épreuves subies par son père Charles Vergely. Celui-ci, âgé de dix-sept ans, s’engage dans la Résistance en 1940. Il est dénoncé après avoir effectué une mission en Normandie et arrêté par la police militaire allemande le 10 mars 1941. Ce pourrait être un livre, un de plus, écrit par un ancien résistant sur son action, ses décisions, ses convictions. C’est le fils, Pierre Vergely, qui écrit au lieu et place du père, pour lui rendre hommage, bien sûr, mais aussi pour expliciter les raisons de son engagement, et décrire les états moraux successifs par lesquels peut passer un détenu entre les mains des nazis et de la Gestapo. Tout commence à la prison du Cherche-Midi, dont les conditions de détention sont décrites par Pierre Vergely : « La prison est une déclaration de guerre aux règles élémentaires qui, au monde, donnent un cadre. Entre quatre murs, ce cadre est réduit à un point de compression dans lequel l’espace et le temps s’annulent ». C’est l’univers carcéral lui-même qui est remis en cause : « Et sans se salir les mains, l’exécutif peut y exécuter. Sans compassion et sans cœur, l’ordre judiciaire est en place ».

Le Courage des rêveuses, Jacqueline Merville (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 30 Septembre 2021. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Poésie, Récits, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Le Courage des rêveuses, Jacqueline Merville, octobre 2021, 80 pages, 10 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

« Ainsi l’enfant dormait sans un mot, sans un pli. Il allait commencer l’énorme inscription. Il allait essayer l’énorme exception, le long resurgement de l’homme enseveli » (Péguy, Ève)

 

La boucle du temps

Le Courage des rêveuses, de Jacqueline Merville, texte court, dense, profond, illustré d’une encre de Valentin Hauben, se lit comme un « récit-poème ». Une circularité se constitue à travers des gestes répétitifs et surtout la mémoire. L’eau est l’élément ennemi, invasif, liquide dévorateur, soit provoqué par l’orage, la crue naturelle ou le dérèglement climatique. L’ancien monde disparaît, un nouveau surgit, plane, dévasté, abrasé. L’on retrouve un peu l’ambiance de La Jetée de Chris Marker, un fort contenu imagé, la face d’une réalité (terrible), des moments de vie partiels, dans lesquels les souvenirs viennent dans le désordre avec de nombreux sauts dans le temps. Au bout du souvenir, des visages de femmes émergent… L’écrit renâcle, piaffe, fait du surplace puis repart, attrape des mots comme des papillons, au vol, ou des fleurs rares, au ralenti, dans la quête d’une « survivante chanceuse ».

L’Ange déchu, Chris Brookmyre (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 27 Septembre 2021. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Métailié

L’Ange déchu, Chris Brookmyre, mars 2021, trad. anglais (Ecosse) Céline Schwaller, 375 pages, 22 € Edition: Métailié

 

Dans un lieu isolé de l’Algarve au Portugal se trouve un groupe de trois maisons semblables mais de dimensions différentes. Deux d’entre elles sont occupées en 2018 par la famille Temple venue en pèlerinage disperser les cendres de celui qui fut longtemps le patriarche de la petite communauté, Max Temple. C’était un chercheur et un professeur de psychologie britannique reconnu ; y compris dans la sphère médiatique, pour sa méthode dé-constructionniste des thèses complotistes. Bretteur redoutable, il mettait à mal derrière le petit écran, pour le plus grand plaisir des spectateurs, les partisans des idées du complot. Ses livres caracolaient en tête des meilleures ventes sur les marchés y compris étrangers. Son épouse, Celia Wilde, avait eu son heure de gloire dans un série télévisée de science-fiction où elle jouait les superwoman à demi-dénudée. Marion, Rory, et Sylvie devenue Ivy Roan à la mort de sa fille Niamh, sont leurs trois enfants. Dans « la maison d’à-côté » logent Vince, un avocat canadien, Kirsten, son épouse, Aaron et Amanda, la jeune baby-sitter chargée de s’occuper de ce dernier.

Une histoire de la naissance, René Frydman (par Sandrine-Jeanne Ferron-Veillard)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Vendredi, 24 Septembre 2021. , dans Recensions, Les Livres, Essais, La Une Livres, Grasset

Une histoire de la naissance, René Frydman, Grasset, en coédition avec France Culture, juin 2021, 280 pages, 20 € Edition: Grasset

 

Identifier le projet d’abord, ce que l’auteur a voulu restituer ensuite. Et se garder de mettre un je immédiat, du je, d’émettre un avis. Écrire à propos de la naissance, c’est faire naître la naissance, non point le départ mais ce qui nous est commun à tous. Ce qui nous distingue. Nos rites, nos mythes, nos superstitions, nos coutumes. Nos usages fondateurs. Notre devenir. Entrer dans le naos de l’intime. Un livre donc n’y suffira pas, aussi précis et organisé soit-il, lequel prolonge et reprend La Naissance, Histoire, cultures et pratiques d’aujourd’hui, que René Frydman a écrit avec Myriam Szejer en 2010, publié chez Albin Michel.

Il faudrait au moins un musée. Soit. Un musée de la naissance.