Bien qu’écrit par une psychanalyste, La Tentation du repli est un livre qui reste à portée de tous les lecteurs, les petits comme les grands. Si Sophie Braun cite souvent Carl Gustav Jung, le médecin psychiatre suisse né en 1875 et mort en 1961, c’est pour aborder plutôt son enfance malheureuse et ses difficultés avec le programme scolaire, surtout sa phobie des mathématiques. A travers des patients qu’elle rencontre dans son cabinet, des personnes comme Eliot qui se croit déserteur et sa mère qui le voit comme une personne atteinte, Élise qui n’a aucune estime pour sa propre personne et qui se dégoûte, Sophie Braun aborde un problème universel, celui du repli sur soi, la peur d’affronter un quotidien de plus en plus stressant.
La Tentation du repli se lit comme un vrai roman où l’on décèle aisément le schéma narratif malgré les chiffres bien inquiétants et le sous-titre : « Burn-out, fatigues chroniques, phobies sociales et scolaires, addictions aux jeux vidéo ». Du roman, ce livre, qui ne bascule jamais vers la pure théorie, reprend le schéma narratif : on sait que les formalistes distinguent une situation initiale, un élément déclencheur, des péripéties, un élément équilibrant, un dénouement. Il en va donc de même ici.