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Les Livres

Ainsi parlait Novalis, Dits et maximes de vie

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 25 Mars 2017. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Langue allemande, Poésie, Anthologie, Arfuyen

Ainsi parlait Novalis (Also sprach Novalis), Dits et maximes de vie choisis et traduits de l’allemand par Jean et Marie Moncelon, Edition bilingue, novembre 2016, 150 pages, 13 € Edition: Arfuyen

 

Que voici une précieuse anthologie d’extraits choisis de l’œuvre de Novalis, dans cette belle collection qu’enrichissent régulièrement les Editions Arfuyen pour nous faire partager les dits de Sénèque, de Maître Eckhart, de Shakespeare, de Paracelse, de Lulle, d’Emily Dickinson !

Novalis fut poète et philosophe. L’un de ses leitmotiv fut de proclamer l’indissociabilité de la poésie et de la philosophie, toutes deux incarnées par son égérie, son icône au prénom signifiant, Sophie von Kühn, morte à l’âge de quinze ans.

La poésie, dans son rapport intrinsèque avec la philosophie, est donc naturellement l’un des sujets récurrents de ce recueil bilingue. La poésie pour Novalis est à la fois pour l’homme le principe littéraire, le principe vital, le principe moral, le principe existentiel, le principe religieux et l’expression mystique, le principe cosmique, le principe mathématique, le principe universel et le principe divin, le principe créateur, le principe thérapeutique… et, intégrant tout ce qui précède, le principe philosophique.

Voix poétiques, Vers… à la rencontre de l’Autre (Hermann)

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Samedi, 25 Mars 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Hermann

Voix poétiques, Vers… à la rencontre de l’Autre, février 2017, sous la direction de Giovanni Dotoli, 300 pages, 30 € Edition: Hermann

 

« En poésie, on n’habite que le lieu que l’on quitte, on ne crée que l’œuvre dont on se détache, on n’obtient la durée qu’en détruisant le temps », René Char.

Dans sa préface intitulée La poésie écoute-habite, Giovanni Dotoli introduit un ensemble de réflexions autour de la rencontre avec l’Autre que sont toutes Voix poétiques. On y trouve des essais critiques et des Ecritures sur l’Autre, deux parties distinctes sensées séparer la réflexion et la rencontre peut-être, mais celle-ci ne manque pas de se retrouver aussi dans certains articles de la seconde partie.

Ouvrage très riche dont la réflexion est de montrer comment les voix poétiques se chargent d’embellir la vie et qu’il nous revient de les parcourir avec une joie enfantine. C’est Henri Meschonnic qui ouvre la première partie et Jacques Ancet la seconde. Y sont convoquées d’autres voix comme celle de Salah Stetié entre autres et pour les plus connues.

2 livres à la Boucherie Littéraire, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 24 Mars 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

 

13 poèmes taillés dans la pierre, Patrick Dubost, La Boucherie Littéraire, 2016, 38 pages

paysages intermittents, Brigitte Baumié, La Boucherie Littéraire, 2016, 116 pages

 

« On dit “on” comme on écrit / sur le dos rond d’un moine / on se dit que le silence est rond aussi / on taille un arbre / on taille un arbre à la mesure du silence / on admet quelques oiseaux / on attribue un bruit pour chaque oiseau / chaque seconde / mais sans toucher au silence / on ajoute un graffiti parmi ceux de toujours / on affirme que “tout fait poème” / on prend  ses désirs pour des réalités / on existe bien sûr encore un peu / mais très peu / très très peu / on est presque plus rien / comme un bruit / un souffle suspendu dans un parfait silence », 13 poèmes taillés dans la pierre, Patrick Dubost

Réflexions buissonnières, Frédéric Dechaux

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 24 Mars 2017. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Poésie

Réflexions buissonnières, éd. Unicité, 2017, 81 pages, 13 € . Ecrivain(s): Frédéric Dechaux

 

Un Diogène qui ose encore l’espoir. Ainsi parlerai-je de Frédéric. Il pourrait se laisser tenter par une autre option, désespoir, aigreur, colère, silence. Ce dernier, non, ne l’a pas rendu captif en ses murs de solitude, puisque Dechaux écrit. Mais avec l’humour désespéré d’un Cioran qui fracasserait d’un Rire l’absurdité de nos existences, nos fatuités, la Vacuité de nos vies. Frédéric Dechaux a dans ses aphorismes fort à-propos l’élégance d’un sage qui s’ignore ou du moins, qui ne s’en attribue pas le statut. Sagesse naturelle et discrète de ceux qui ne se prennent pas au sérieux. Des passages traduisent la finesse de ses représentations d’un monde dont, écrit-il, nous gardons « les schémas illusoires adoptés dès l’enfance ». La lucidité cependant ne prend pas le contrôle d’une existence qu’elle jetterait, avec les déchets de la pensée, dans une tour d’ivoire de l’aigreur autarcique et de critique négative, puisque le propos pertinent affleure ici la parole et accomplit le vol libre de l’existence, via l’écriture, via l’expression de ce qui ne se résigne pas à se taire mais, persiste, résiste, et signe. L’authenticité des propos de Dechaux a l’envergure sincère d’un vécu pris aux tripes de l’expérience accordée aux désirs, à une plénitude jaillissante du pessimisme même, où jouer (revêtir un personnage) et jouir exaltent un présent fait de chaque instant, éternel. Frédéric Dechaux se rit de nos destins, comme le Destin se rirait de lui-même.

La poule pond suivi de Sonica mon lapin, Michel Ohl

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 24 Mars 2017. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, La Table Ronde

La poule pond suivi de Sonica mon lapin, mars 2017, 128 pages, 15 € . Ecrivain(s): Michel Ohl Edition: La Table Ronde

 

Créateur des éditions Schéol, adorateur de la littérature russe, ami de Rigaud, Cravan, Artaud, Crevel, proche par l’esprit de Gogol, Jarry, Allais, Queneau, Verheggen, Fénéon, et autres irréguliers de la langue, Michel Ohl a poursuivi librement ses pérégrinations terrestres, jouissives, jusqu’à sa mort en 2014. Sont réunis pour La Table Ronde son livre le plus ancien Sonica mon Lapin et un des plus récents La poule pond : de quoi montrer comment sa littérature terre une perverse patate chaude, et passé dans les mains de ce jardinier exigeant qui fait sa pluie et son beau temps selon une écriture et une ivresse exacerbées, toujours prêt à faire feu de tout bois même celle d’une jambe de même tabac.

La communion cérébrale de chaque livre propage une commotion cervicale. Les mots de lune sortent de leurs gonds si bien que le discours mycose toujours là où les images sont atteintes de mildiou. Par substrats et rempotages, la sémiologie en prend pour son grade en passant sous les fourches caudines ou le moulin à rire du créateur. L’auteur pousse les jeunes comme les grands-mères dans les buissons et orties du sens pour les fourrer selon ses mains courantes dans la vie souterraine que continua le jardinier devenu pote âgé.