On peut, on doit, commencer en disant que ce court roman – plutôt une novella – est parfait. Parfait comme l’est le stupéfiant braquage qu’il raconte. Minard nous déploie une mécanique narrative dont l’économie et la maîtrise touchent à l’accomplissement absolu.
Un braquage donc, mais comme jamais vous n’en avez lu ni entendu. Trois femmes, tout droit sorties d’un film de Tarantino, ont réussi à pénétrer dans un bunker imprenable, une sorte de Fort Knox plein d’un or rouge et blanc : des centaines de milliers de bouteilles de vin, de flacons de légende, confiées pour longue garde à Coetzer qui a eu l’idée géniale de créer cette caverne hyper technologique à Hong Kong. Cette forteresse contient 350 millions de dollars de vin.
Et dans leur bunker, elles ont pris le pouvoir sur ceux de l’extérieur, policiers et propriétaires du lieu ! Elles tiennent en otages cent mille bouteilles mythiques et tous les « blaireaux » qui tremblent au-dehors. Elles « exécutent », en forme d’avertissement, quelques-unes de leurs « otages » millésimées, les explosent devant les caméras intérieures de surveillance pour mieux boucler encore leur emprise sur la situation.