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Les Livres

Un soleil en exil, Jean-François Samlong (par Pierrette Epsztein)

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mercredi, 16 Octobre 2019. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Un soleil en exil, Jean-François Samlong, Gallimard, Coll. Continents noirs, août 2019, 256 pages, 19 €

 

Un soleil en exil est un titre qui donne déjà parfaitement la tonalité du nouveau roman de Jean-François Samlong, publié fin août 2019 dans la Collection Continents noirs chez Gallimard. Jean-François Samlong n’est pas historien. Il n’est pas non plus grand reporter. C’est un écrivain qui a conquis sa renommée en creusant l’histoire de son peuple. Ce roman relate la funeste trajectoire tragique de ceux que l’on a couramment nommés, avec un euphémisme équivoque : « Les Enfants de la Creuse ».

Le livre commence par un rapide rappel historique du contexte de L’île de la Réunion.

« 1945 : Une disette qui dégénère en famine. La gauche gagne les élections et elle envoie à l’assemblée constituante deux grandes personnalités du pays : Raymond Vergès et Léon de Lépervanche.

1946 : Après un vote à l’unanimité, La Réunion devient département français.

C’est là que j’ai vécu, Lionel Bourg / Le temps est à l’orage, Jérôme Lafargue (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 15 Octobre 2019. , dans Les Livres, La Une Livres, Roman, Quidam Editeur

Edition: Quidam Editeur

 

C’est là que j’ai vécu, Lionel Bourg, Quidam éditeur, octobre 2019, 128 pages, 14 €

Le temps est à l’orage, Jérôme Lafargue, Quidam éditeur, septembre 2019, 176 pages, 18 €

 

« La géographie ne ment pas.

Elle énumère, élague, codifie, répertorie mais son vocabulaire, la dépression stéphanoise ne déroge pas à la règle, définit avec rigueur les paramètres psychosomatiques des paysages auxquels il adjoint la poésie la plus expressive » (C’est là que j’ai vécu).

C’est là que j’ai vécu, est à sa manière follement talentueuse, le roman de la destruction d’une ville, Saint-Etienne, où s’entend entre les lignes celle de Paris (1). Un livre romanesque et politique, où le passé ne passe pas dans la mémoire du narrateur, et où le présent s’emploie pourtant à l’effacer.

L’Emerveillement, Pascal Dethurens (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Mardi, 15 Octobre 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, L'Atelier Contemporain

L’Emerveillement, Pascal Dethurens, mai 2019, 288 pages, 25 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

Le soleil éblouissant de l’œuvre d’art

Autant l’écrire tout de suite, l’ouvrage de Pascal Dethurens, L’émerveillement, est d’une richesse étonnante. Comme l’indique son sous-titre, De la présence dans la poésie et l’art modernes, il nous invite à nous interroger sur l’expression de la « présence » des choses, des êtres, de l’être dans l’œuvre d’art. Sujet à première vue déconcertant, et pourtant… Bien que l’auteur soit un universitaire qui manie le verbe avec rigueur, précision et emphase, son ouvrage intéressera quiconque aime l’art. Surtout ceux qui sont restés parfois de longs moments à contempler une œuvre d’art ou qui ont lu et relu un poème aimé, autant dire tout le monde.

L’ouvrage relève d’une sorte de Musée imaginaire au sens que Malraux a donné à cette expression. On voyage devant des œuvres, émasculées de leur enracinement historique, à la quête de cet élémentaire qu’elles disent toutes, la présence de l’être. Une quête qui selon l’auteur anime toute une partie de la création esthétique.

La Féroce, Nicola Lagioia (par Catherine Blanche)

Ecrit par Catherine Blanche , le Mardi, 15 Octobre 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard), Italie

La Féroce, Nicola Lagioia, septembre 2019, trad. italien Simonetta Greggio, Renaud Temperini, 512 pages, 9 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Voici un roman qui ressemble à s’y méprendre à une course d’obstacles : beaucoup d’embuches, des chausse-trappes, quelques vagues éclaircies le temps de se remettre à peu près en selle et de nouveau patatras, la tête sous l’eau avec des sales moments de redondance et d’ennui profond où tout se confond. On en bave vraiment, ça patine et puis, aux trois quarts du parcours, étrangement, cela s’arrange, et même de mieux en mieux puisqu’on se surprend à être ému. Oui, vous avez bien lu. Ému, vraiment, au point de s’accrocher à ces deux êtres : la belle Clara (qui multiplie les aventures sans lendemain et les prises de cocaïne) et son demi-frère Michele.

Enfin, dans la dernière ligne droite, on se sent comme récompensé : la fin est réussie.

Au tout début du récit, Clara est retrouvée morte au pied d’un immeuble et tout porte à croire qu’elle se soit suicidée.

Ceux qui partent, Jeanne Benameur (par Jean-François Mézil)

Ecrit par Jean-François Mézil , le Lundi, 14 Octobre 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Actes Sud

Ceux qui partent, août 2019, 327 pages, 21 € . Ecrivain(s): Jeanne Benameur Edition: Actes Sud

 

Ce livre a des allures de tragi-comédie. Il se passe en deux actes et respecte les trois unités. Tout se déroule au même endroit, New-York (principalement Ellis Island, l’île où débarquent les émigrés) ; tout a lieu en un jour de 1910 (de l’aube d’arrivée du bateau à l’aube du jour suivant).

Dressons, pour commencer, la liste des personnages :

Emilia et Donato Scarpa, son père (il tient d’une main L’Enéide et de l’autre sa fille) ; tous deux ont quitté leur Italie du Nord pour cette Amérique qui promet d’effacer le passé ; dans leurs bagages : les toiles et les pinceaux d’Emilia, les costumes de scène de Donato.

Andrew Jónsson, le New-Yorkais ; épris de photographie, « il s’est habitué maintenant aux arrivées à Ellis Island » ; c’est un vrai Américain à présent, lui dont les ancêtres « ont été pareils à tous ceux de ce jour brumeux ».