Si l’on en croit la légende, les Amazones, non seulement se coupaient un sein pour mieux chasser, mais tuaient toute descendance mâle et ne s’accouplaient qu’à des hommes estropiés et/ou diminués par des mutilations diverses qui les empêchaient d’être violents et d’exercer sur elles leur pouvoir. Un féminisme antique, radical et singulier.
Alice, 30 ans, et Joséphine, 89 ans, les deux héroïnes de ce second roman de Raphaëlle Riol, en seraient-elles les lointaines cousines ? L’auteure prend le parti de nous le laisser croire, tout en illustrant son propos de nombreuses métaphores cruelles, mais aussi irrésistiblement drôles et cocasses.
Au hasard d’une rencontre dans une maison de retraite, mouroir brossé avec un humour féroce, ces deux femmes qui n’avaient, a priori, aucune chance de mêler leurs destins, vont fuir ensemble et entreprendre l’« escape road » à la française qui les mènera du Havre, à Loupiac en Gironde, puis à Marseille, avant un retour à la case départ.