Une petite musique, celle de l’après, après la catastrophe, quand le désespoir est assimilé, qu’on l’a inclus dans le quotidien des jours, comme allant de soi.
Il y a ceux qui ne veulent pas partir en dépit du danger, qu’on arrache – littéralement – à leur maison dont ils emportent la clé à la fois comme gage de retour et comme le génie de la lampe, capable rien qu’en la regardant de faire surgir pour eux tout le passé, tout l’avant…
Il y a ceux qui reviennent – ou qui viennent – piller.
Il y a ceux, hors zone contaminée, le border line, le no man’s land.
Il y a ceux qui reviennent comme Gouri, chercher trace de leur passé : une porte, la porte de la chambre de sa fille Xsenia – elle aussi malade, elle aussi touchée –, sur laquelle sont gravés les marques de sa taille, des dessins, des poèmes composés avec son père :