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Les Livres

Ta mort sera la mienne, Fabrice Colin

Ecrit par Yann Suty , le Lundi, 08 Avril 2013. , dans Les Livres, Recensions, Polars, La Une Livres, Roman, Sonatine

Ta mort sera la mienne, mars 2013, 350 pages, 20 € . Ecrivain(s): Fabrice Colin Edition: Sonatine

 

 

La logique d’un massacre. Ta mort sera la mienne met tout de suite les nerfs de son lecteur à rude épreuve. Un homme, habillé d’une combinaison de cuir, le visage dissimulé par un casque de moto, se livre à un massacre dans un motel de luxe dans les plaines de l’Utah. Toutes les personnes présentes (des étudiants en séminaire) sont éliminées avec une précision méthodique et une absence de pitié. Nul refuge ne semble être possible. Le tueur voit tout. Le tueur est ultra efficace. Une balle, un mort. Il effectue ses gestes de manière robotique, comme s’il était un véritable Terminator.

La tension est aussi créée par le style syncopé de l’auteur, fait de phrases courtes, tranchantes, qui étouffe le lecteur, l’empêche de reprendre son souffle. L’utilisation du présent renforce l’effet.

On n’est pas loin de James Ellroy ou de Chuck Palanhiuk dans le phrasé. Une fièvre se dégage et qui, c’est à souligner, ne faiblira quasiment pas tout au long du roman.

Vous ne connaitrez ni le jour, ni l'heure, Pierre Béguin

Ecrit par Laurent Bettoni , le Lundi, 08 Avril 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Récits, Philippe Rey

Vous ne connaîtrez ni le jour ni l’heure, 2013, 188 p., 17 € . Ecrivain(s): Pierre Béguin Edition: Philippe Rey

 

 

À quoi ressembleront les derniers instants que nous passerons avec nos proches, en particulier avec nos parents ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre quand on ne connaît justement ni le jour ni l’heure à l’avance. Pierre Béguin essaie pourtant d’apporter une réponse dans ce roman consacré à l’euthanasie. Car il le peut, puisque l’action se déroule en Suisse, où cette pratique est autorisée.

Les parents du narrateur décident de planifier le moment de leur mort, afin d’échapper l’un et l’autre à la lente déchéance que subit leur corps. Trois semaines avant la date fatidique, ils informent leur fils de leur volonté de mettre fin à leurs souffrances. Trois longues semaines durant lesquelles celui-ci apprend à se familiariser avec cette idée, à l’apprivoiser, à l’accepter.

Vent violent, Gilles Brancati

, le Lundi, 08 Avril 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Vent violent, Chum Editions, mars 2013, 190 pages, 16,00 € . Ecrivain(s): Gilles Brancati

 

 

Le livre commence par son titre qui est judicieusement choisi. On reste dans l’attente de l’explication de ce choix jusqu’à la fin. En dire plus risquerait de dévoiler l’histoire dont il faut dire qu’elle est à plusieurs facettes. Elle se déroule sur deux continents, en Europe et au Sahara occidental. Deux histoires intimement liées jusqu’au dénouement final qui réserve une surprise de taille et permet au lecteur de comprendre le contenu de ces deux mots, vent et violent.

L’intrigue est originale et s’appuie pour sa partie saharienne sur des évènements historiques réels : l’aide des Forces Françaises, et en particulier de l’aviation, dans la résolution du conflit entre le Front Polisario et la Mauritanie dans les années soixante-dix. L’auteur a pris soin de donner les informations nécessaires sur cette opération, dite opération Lamentin, sans en faire un manuel d’histoire. Ainsi, le décor est planté et n’encombre pas.

Tous les hommes de ce village sont des menteurs, Megan K. Stack

Ecrit par Cathy Garcia , le Samedi, 06 Avril 2013. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, USA, Récits

Tous les hommes de ce village sont des menteurs, traduit Martial Lavacourt, Éd. rue Fromentin, janvier 2013, 412 p. 20 € . Ecrivain(s): Megan K. Stack

 

Ce livre dont le titre évocateur fait référence à une parabole, « S’il dit la vérité, alors il ment. S’il ment, alors il dit la vérité », est un livre dont il est difficile de parler tellement il remue en nous nombre de questionnements et d’émotions. On s’y enfonce, au fur et à mesure de la lecture, avec une sensation de poids grandissante, sans doute de la même façon que l’auteur a vécu toutes ces expériences, ces rencontres, en tant que reporter de guerre, comme on dit.

Et il s’agit bien de ça, effectivement, mais comment rapporter ainsi des évènements aussi brutaux sans s’y retrouver totalement impliqué, chamboulé, transformé pour toujours ? C’est impossible, et pourtant il y a une nécessité de rapporter l’irracontable, de raconter pour celles et ceux qui n’ont pas ou plus de voix, voire de vie.

De l'utilité du genre, Joan W. Scott

Ecrit par Arnaud Genon , le Vendredi, 05 Avril 2013. , dans Les Livres, Recensions, Essais, La Une Livres, Fayard

De l’utilité du genre, trad. de l’anglais (USA) par Claude Servan-Schreiber, 2012, 224 p. 18,50 € . Ecrivain(s): Joan W. Scott Edition: Fayard

 

 

A la lueur du genre


Avec Judith Buttler, Joan W. Scott est une des plus grandes théoriciennes du « genre ». Ce champ d’étude, appelé « gender studies » outre-Atlantique, se développe en France seulement depuis une quinzaine d’années alors qu’il a été initié par les féministes anglo-américaines au milieu des années 1970.

Ces pionnières de la notion mettaient déjà en avant « la dimension fondamentalement sociale des distinctions basées sur le sexe. Le mot dénotait un rejet du déterminisme biologique implicite dans l’emploi de termes tels que “sexe” ou “différence sexuelle” ».