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L'Atelier Contemporain

Peindre l’hiver, Notes sur La Pie de Claude Monet, Gérard Titus-Carmel (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Jeudi, 08 Juin 2023. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Peindre l’hiver, Notes sur La Pie de Claude Monet, Gérard Titus-Carmel, L’Atelier Contemporain, Collection Phalènes, avril 2023, 32 pages, 7 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

La fausse candeur du blanc

Que peindre, comment peindre et pourquoi ? Tant d’interrogations présentes à l’esprit de celui qui cherche à fixer un sujet sur la toile. A la première question, l’artiste qui s’engage dans une œuvre a sans doute la réponse. Quoique ? On sait que dans n’importe quel domaine artistique, l’idée initiale qui motive la création peut être oubliée, dépassée, surmontée en cours de route. Il suffit de penser au documentaire de Henri-Georges Clouzot, Le Mystère Picasso, où l’on voit le peintre tâtonner dans sa démarche, aller d’une forme première à une autre, sans que la dernière ne puisse pleinement, semble-t-il, le satisfaire. Pour reprendre des mots de Maurice Blanchot, c’est « une œuvre qui s’accomplit en se supprimant, qui se prouve en se confrontant avec elle-même et se suspend tout en s’affirmant ».

Stéphane Spach Photographe (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 09 Janvier 2023. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Arts, Albums

Stéphane Spach Photographe / Editions l’Atelier Contemporain / Novembre 2022 / 334 pages / 35 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

Fixer des vertiges

 

Parcourir les photographies de Stéphane Spach, c'est découvrir un monde fait d'étrangetés, de surprises et d'éblouissements. Notre curiosité se voit piquée en allant d’une photographie à l’autre comme autant de révélations ou d’interrogations. Tout d'abord, il y a ce que nous ne voyons pas. Aucune représentation humaine, pas de portraits ni de scènes où l'être humain serait central. En revanche, les sujets saisis par le photographe sont des plus divers. Il y est question de scènes forestières (souvent hivernales), de clichés de plantes isolées, de cadavres d'oiseaux ou bien des intérieurs abandonnés, ou encore des objets usagés sous forme de séries (vieilles lampes-torches, couteaux rouillés…). Ces choses sont représentées comme autant de natures mortes ou de vanités dans la grande tradition picturale.

Le Beau, l’Art Brut et le Marchand – Jean-Pierre Ritsch-Fisch, Laurent Fassin (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 15 Décembre 2022. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Beau, l’Art Brut et le Marchand – Jean-Pierre Ritsch-Fisch, Laurent Fassin 368 p. – 25 euros – 21-10-2022 Edition: L'Atelier Contemporain

 

« Les découvertes dont il avait soif et qu’il faisait à rythme régulier aiguisaient sa sensibilité. Elles l’orientaient – comment ne pas le voir ? – dans une direction inconnue, sans qu’il sût bien apprécier les sinuosités, la part d’ombre, les obstacles qui inévitablement jalonnent tel qui caresse le projet de s’y engager plus avant. »

« Une destinée ne se forge que rarement dans une complète solitude. D’autres que soi jouent un rôle déterminant dans son affirmation et son tracé, qui autorise son accomplissement. »

Le Beau, l’Art Brut et le Marchand est un passionnant roman d’aventure artistique et familiale, celui de Jean-Pierre Ritsch-Fisch, collectionneur, marchand d’art et galeriste. Ce livre est aussi, et le pari était plus hardi, le roman de l’aventure de l’art vivant, de la Figuration narrative à l’Art Brut, d’artistes, de marchands, d’amateurs rigoureux que Le Passeur du Jamais-vu, croisera dans son parcours en haute mer créatrice.

Obstaculaire, Cédric Demangeot (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 21 Mars 2022. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Obstaculaire, Cédric Demangeot, L’Atelier Contemporain, mars 2022, ill. Ena Lindenbaur, 128 pages, 20 €

 

Brutalisme

Je me suis permis de qualifier de brutalisme la poésie de Cédric Demangeot même si ce terme s’applique généralement à l’architecture. Je le fais car cela semble qualifier cette langue pleine de coins, d’angles, de surfaces brutes, d’excroissances parfois organiques, de moulages à froid. Où l’on y décèle nettement les architectures de sa pensée. J’y ai vu une esthétique de la brutalité.

Avant de poursuivre, je rappellerai les mots de Jean Genet qui écrit (je cite de mémoire) : J’appelle violence une audace au repos amoureuse des périls. Et même si cette poésie chante l’audace, elle chante surtout le péril, celui d’un ossuaire, d’obstacles au regard en soi, chantant une vérité sans apprêt, brut de décoffrage en un sens.

La Peinture et le cri, Jérôme Thélot (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 10 Janvier 2022. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Arts

La Peinture et le cri, Jérôme Thélot, octobre 2021, 184 pages, 25 €

N’es-tu pas reine ô toi que découronnera

La camuse au milieu des infâmes cris noirs

N’es-tu pas à présent le charnel chant du soir

N’es-tu pas la beauté que la mort posséda ?

Pierre Jean Jouve

Cri noir

La Peinture et le cri aurait pu se sous-titrer : Variations sur le cri. Car de Pollaiolo à Francis Bacon, Jérôme Thélot explore la production plastique occidentale du cri en peinture, s’appuyant sur l’effet de punctum qui prend sens dans la vision légèrement inquiète que suscitent les tableaux. Donc, il oriente le regard vers un suspens, un point d’orgue, un accent bruyant et muet, si cet oxymore convient, vers la bouche ouverte et béante de personnages sacrés ou profanes.