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L'Atelier Contemporain

Les Exigences de l’émotion, Pierre Bonnard

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 21 Mai 2016. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Les Exigences de l’émotion, février 2016, préface d’Alain Lévêque, 192 pages, 20 € . Ecrivain(s): Pierre Bonnard Edition: L'Atelier Contemporain

 

 

« On appelle “natures mortes” les fruits posés sur une table. Bonnard exécute des “natures heureuses”. Ses fouillis de verdure sur lesquels s’ouvre la fenêtre, ses plates-bandes ensoleillées, soyeuses, étincelantes, donnent une idée du bonheur » (Marguerite Bouvier, Comœdia, n°82, 23 janvier 1943).

Après la publication du réjouissant Observations sur la peinture recensé ici même (http://www.lacauselitteraire.fr/observations-sur-la-peinture-pierre-bonnard), L’Atelier contemporain offre aujourd’hui ce nouvel opus, où se mêlent rencontres, entretiens, lettres et dessins à la plume et au crayon du plus japonais des peintres français. Bonnard – grand peintre du sentiment d’exister, (il) voit, (il) vit si intensément le temps qui passe et ce sentiment du passage se mue parfois en instants illuminés* se laisse approcher, montre quelques-uns de ses tableaux, des esquisses, ses notations, ses dessins – L’œuvre d’art : un arrêt du temps.

Entretiens avec Alain Veinstein, André du Bouchet

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 12 Mars 2016. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Entretiens avec Alain Veinstein, André du Bouchet, L’Atelier Contemporain et l’INA, janvier 2016, 128 pages, 20 € Edition: L'Atelier Contemporain

 

« Or, la langue ne relève pas de notre choix personnel, c’est notre point de départ, le matériau dont nous disposons, et il y a un mouvement qu’il s’agit de renverser : ne pas aller dans le fil de ce qui se détruit à chaque instant sous nos yeux, mais, tenant compte de ce qui est détruit, tâcher dans l’instant de renverser le mouvement et d’édifier quelque chose ».

Il s’agit bien de cela, de deux édificateurs, deux architectes de la langue qui se rencontrent. L’un, poète, loin du tumulte, des honneurs et des horreurs, dans la perspicacité de la langue, dans sa vibration profonde, dans sa nette simplicité, accordée à l’espace, à la terre, au sol : …chute de neige, vers la fin du jour, de plus en plus épaisse, dans laquelle vient s’immobiliser un convoi sans destination – je tiens le jour… La paupière du nuage porteur de la neige se levant, je me retrouve inclus dans le bleu de l’autre jour*. L’autre, interviewer sur France Culture, pour L’Autre Journal (qui fut une bien belle aventure) et Libération, mais aussi poète et écrivain.

La Hante, Eric Pessan & Patricia Cartereau

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Jeudi, 12 Novembre 2015. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, Contes

La Hante, octobre 2015, 176 pages, 25 € . Ecrivain(s): Eric Pessan & Patricia Cartereau Edition: L'Atelier Contemporain

 

Hante (N.F.) : Fréquentation/Lieu où l’on vit/Endroit pour les bêtes (Dictionnaire du Moyen Français)

C’est un enfant et c’est son grand-père, c’est un lieu, la forêt, une cabane, celle des chasseurs, et c’est une activité destinée aux adultes : la chasse… quoique… le petit d’homme aussi aime traquer toutes sortes de choses dès l’enfance, la peur du loup dans la forêt, les secrets des adultes, le corps des femmes, les choses de la vie, l’univers tout entier et son mystère et puis le mensonge, l’illusion du monde…

L’enfant ne croit pas à ce monde pas plus qu’à ses mensonges, du genre de ceux de Jonas dans le ventre de la baleine. Mais la chasse, ce sont des images terrifiantes, « chairs à vif », « mises à mort furieuse », « cris », la chair crue et nue, celle du gibier et celle des femmes sur les posters dans la cabane, qu’il explore en cachette.

L’univers de la chasse, c’est celui du grand-père et de ses amis, mais aussi celui de la femme qui cuisine le gibier, « salmis de palombe, faisans », c’est aussi le plomb que l’on retrouve après la cuisson dans l’assiette, la chevrotine. Cette présence brute et brutale du grand-père taiseux, dans la traque c’est le silence, les traces des pattes dans la boue, c’est cet état à l’affût, c’est le gibier, la proie.

Nathalie Savey, Philippe Jaccottet

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Vendredi, 30 Octobre 2015. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Nathalie Savey, Philippe Jaccottet, novembre 2015, 136 pages, 30 € . Ecrivain(s): Nathalie Savey , Philippe Jaccottet Edition: L'Atelier Contemporain

 

Dans le cœur insituable du silence

Que sait-on, sans mot dire, du silence ? Le langage en n’est que l’érection relative, il est mâle. Le silence est féminin car absolu. Présent en toutes choses il est son dé-lié. Ainsi peut-il se dire absolu surtout lorsqu’une artiste s’en empare. Nathalie Savey devient l’Ange de l’Eveil (messagère du silence) qu’accompagne le poète (Jaccottet). Il veille à sa nuit et à son aube en émissaire du Levant. Si le langage est à la nature de l’être, l’image surgit avec l’artiste comme sa transnature. Tandis que le langage du poète est distance, la créatrice peut évoquer autrement que de loin le silence qui est coïncidence.

Nathalie Savey exalte une langue fœtale qu’elle fait fructifier. Elle donne au silence un autre sens, une autre vue. Tandis que l’homme des mots sera toujours celui de la limite, la créatrice participe à ce qui est infiniment plus qu’elle : elle la franchit animée d’un souffle prénatal que proposent ses images. Il faut en effet que l’être soit déserté de lui-même pour qu’il se sente habité par le silence dont personne n’est le gardien.

Conversation sacrée, Patrice Giorda /et/ Mon art, mon métier, ma magie…, Sam Francis

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 09 Juin 2015. , dans L'Atelier Contemporain, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Edition: L'Atelier Contemporain

 

Conversation sacrée, Patrice Giorda, Préface de Gérard Mordillat, L’Atelier contemporain, avril 2015, 160 pages, 20 €

Mon art, mon métier, ma magie…, Sam Francis, Entretiens avec Yves Michaud, L’Atelier contemporain, mai 2015, 112 pages, 20 €

 

« Les gris nécessitent de l’intelligence, car ce sont eux qui gèrent la mise en espace du sujet. Les noirs peuvent être passionnés, ou silencieux dans l’obscurité qu’ils découvrent… Les blancs sont la brûlure ou l’éloquence ». P.G.

« J’utilise toujours des fonds très absorbants, parce que je veux que la peinture et la couleur s’imprègnent, de manière que je puisse mettre plusieurs couches. Je veux que l’image soit dans la toile, dans le papier, déjà sous eux, de manière à pouvoir passer et repasser ». S.F.