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L’Éden la nuit, Guillaume de Sardes

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 11 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

L’Éden la nuit, mars 2017, 80 pages, 8,50 € . Ecrivain(s): Guillaume de Sardes Edition: Gallimard

 

« Éden, Éden, Éden. L’enseigne en néons clignote. Comme la palpitation d’un cœur. Comme une respiration. […] Nina s’approche doucement de Sacha. Elle pose sa main sur sa joue, en inclinant la tête, puis elle approche son visage du sien, très près. Et elle rit ». Ce très court roman, qui n’a rien à voir avec l’œuvre de Pierre Guyotat, et dont l’intrigue, dans ce qu’elle a de plus vif, de plus dérangeant, semble arrachée au Cinéma de papa de Jean-Bernard Pouy (Gallimard, collection Série Noire, 1989), est fait d’une écriture simple et légère qui est, à sa manière, l’écho des meules de Monet où le travail s’efface, et qui paraît vouloir contredire fortement, de toute sa force sans force, de tout son poids sans lourdeur (poids de l’air), l’affirmation développée par Maurice Blanchot dans « La question littéraire » (in Le livre à venir) comme quoi « le langage nous jette dans la dialectique du maître et de l’esclave » :

Paul-César Helleu, Dir. Frédérique de Watrigant

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 07 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts

Paul-César Helleu, Dir. Frédérique de Watrigant (présidente des Amis de Paul-César Helleu), Somogy éditions d’art, 2014

Le dessin.

La pointe sèche.

 

Le trait et la couleur pour approcher un murmure de source.

Murmure secret.

Qui a capturé – sans le vouloir, innocent comme le sont, sur quelque côte imaginaire, les citrons ployant vers la mer, entraînés par le poids du soleil que l’air, dans sa dévotion, a fait glisser jusqu’à eux, jusqu’en eux – quelque chose du feu soudain et doux.

Celui de la grâce.

 

Là est tout Paul-César Helleu.

Comprendre l’inclusion scolaire, Julien Fumey, Annick Ventoso-y-Font

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 01 Septembre 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais

Comprendre l’inclusion scolaire, Julien Fumey, Annick Ventoso-y-Font, Canopé éditions, coll. Éclairer, 2016, 128 pages, 9,90 €

 

Ouvrage essentiel, pour tout enseignant. Et, par voie de conséquence, pour tout parent attentif à l’enseignement au sein duquel se meut son enfant.

Ouvrage indispensable. Car ouvrage prenant en compte, de lumineuse manière (avec une clarté qui laisse à l’intelligence toute sa place), la question – peut-être – centrale de tout enseignement, à savoir celle de l’inclusion.

Un enseignant ne peut que donner corps, à sa manière, à une pratique de la pédagogie différenciée, « [l]’approche par compétences inclu[ant] nécessairement la différenciation pédagogique » [1] ; « [c]haque enfant arrive différent : il porte avec lui ses besoins, ses soucis, ses préoccupations. Comment tenir compte de cette diversité et mener quand même toute la classe vers des savoirs partagés ? » [2].

Le livre errant, Jean-Marie Kerwich

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 12 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Mercure de France, Poésie

Le livre errant, avril 2017, 92 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jean-Marie Kerwich Edition: Mercure de France

 

Le livre errant est un recueil d’impressions, naïves, au sens étymologique du terme.

Le livre d’errant est un compagnon de rêverie, de marche, de déambulation parmi les nuages et les ruines qui font que le monde est, parfois, un frisson où s’étendre.

Le livre errant est une façon mi-figue, mi-raisin de caresser les topoï pour les faire se retourner comme des gants.

Comme de petits animaux rougissants.

 

Morceaux choisis :

La lenteur, Milan Kundera

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 07 Juillet 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard

La lenteur, 160 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Milan Kundera Edition: Gallimard

 

 

L’on sait tout le mépris de Kundera – dont l’œuvre est importante – pour l’exégèse, d’où sa volonté de faire figurer l’édition définitive de son œuvre dans la Pléiade sans aucune note, mépris que prend à son compte François Ricard dans son introduction du premier volume de cette édition : « Quant aux notes censées expliquer ou “éclairer” ce que l’auteur a écrit, elles n’ont aucune raison d’être s’agissant d’un écrivain comme Kundera, pour qui toute l’information nécessaire à l’intelligence d’une œuvre doit se trouver dans cette œuvre même et nulle part ailleurs et qui manifeste donc, dans ses romans comme dans son théâtre et ses essais, un souci presque maniaque de la clarté et de la précision ».

L’on ne développera ainsi nulle exégèse. L’on se contentera de rappeler que dans les replis de La lenteur se terre une vibrante déclaration d’amour :