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Articles taggés avec: Gosztola Matthieu

Polonaise, Emmanuel Moses

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 29 Juin 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Flammarion

Polonaise, avril 2017, 125 pages, 16 € . Ecrivain(s): Emmanuel Moses Edition: Flammarion

 

« Je voulais écrire un poème mais il était trop tôt. Il fallait que j’entende encore quelques bribes de conversations, des conversations de femmes et des conversations de famille, bavardages d’enfants, bavardages de grands-parents, bavardages de parents. Il fallait que j’entende le vent du soir, les rires qui éclatent le soir, le cliquetis des premiers couverts à la terrasse des restaurants. […] »

 

« Je bois du vin et toi, de l’autre côté du couloir, tu bois du vin aussi. Je bois du vin et toi, de l’autre côté de la mer, tu bois du vin aussi. Je bois du vin et toi, de l’autre côté du fleuve que l’on ne traverse jamais deux fois, tu bois du vin aussi. Mais moi, mon vin a le goût de la terre et toi, ton vin a le goût du ciel ».

A propos de André Malraux, La Condition humaine et autres écrits en la Pléiade, par Matthieu Gosztola

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 23 Juin 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

André Malraux, La Condition humaine et autres écrits, édition de Michel Autrand, Philippe Delpuech, Jean-Michel Glicksohn, Marius-François Guyard, Moncef Khémiri, Christiane Moatti et François de Saint-Cheron, préface d’Henri Godard, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, 2016, 1184 pages, 62,50 €

 

Dans Les Voix du silence, André Malraux a couché la plus belle définition qui soit de l’humanisme :

« L’humanisme, ce n’est pas dire : “ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait”, c’est dire : “Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase”. Sans doute, pour un croyant, ce long dialogue des métamorphoses et des résurrections s’unit-il en une voix divine, car l’homme ne devient homme que dans la poursuite de sa part la plus haute ; mais il est beau que l’animal qui sait qu’il doit mourir arrache à l’ironie des nébuleuses le chant des constellations, et qu’il le lance au hasard des siècles, auxquels il imposera des paroles inconnues.

Alfred Jarry, L’Expérimentation du singulier, Karl Pollin

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 17 Juin 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, USA

Alfred Jarry, L’Expérimentation du singulier, éd. Rodopi, coll. Faux Titre, 2013, 285 pages . Ecrivain(s): Karl Pollin

 

Ces trente dernières années, les plus intéressants livres consacrés à Jarry, tel le passionnant et érudit Alfred Jarry, le colin-maillard cérébral de Julien Schuh (Honoré Champion, collection Romantisme et modernités, 2014), ont replacé, dans la lignée des travaux d’Henri Béhar (Les Cultures de Jarry, Presses Universitaires de France, 1988) ou de Patrick Besnier (Alfred Jarry, Plon, collection Biographique, 1990 et Alfred Jarry, Fayard, 2005), l’auteur de Messaline « dans le contexte de son époque, parmi ses pairs en littérature », et, ce faisant, ont mis « en évidence un état d’esprit, une forme de pensée, un courant culturel dans lequel écrivains, artistes, philosophes et scientifiques de l’époque de Jarry se retrouvent ».

Cet état d’esprit fut propre à la fin-de-siècle. Analysant l’œuvre de Jarry, l’on remarque ainsi combien celui-ci « résume l’esprit de toute une époque, et mieux encore, de toute une famille d’esprits qu’on peut reconnaître par comparaison réciproque […] : un certain état de révolte où l’intelligence s’allie au tonique bouleversement de tous les conformismes ».

Michel Tournier, Romans en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 10 Juin 2017. , dans La Une Livres, La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, Roman

Michel Tournier, Romans suivi de Le Vent Paraclet, édition d’Arlette Bouloumié avec la collaboration de Jacques Poirier et Jean-Bernard Vray, Paris, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, 23 Février 2017, 1824 pages . Ecrivain(s): Michel Tournier Edition: La Pléiade Gallimard

De Tournier, l’on connaît surtout aujourd’hui Le Roi des Aulnes (prix Goncourt – à l’unanimité – en 1970, présenté par l’incomparable critique George Steiner comme « l’un des plus grands romans européens de ces dernières décennies »), et les Vendredi.

En 1969, Michel Tournier emprunte le personnage de Robinson Crusoé à Daniel Defoe dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Ce texte, comme l’a rappelé notamment Martine Groult, est une superbe « revisitation » du grand texte Robinson Crusoé (1719) de Daniel Defoe (1660-1731). Revisitation situant l’action en 1759 et réalisant « une inversion de sens » puisque Tournier « fait de Robinson un élève de la vie sauvage au lieu d’un instructeur de la nature et du sauvage ». « D’abord tellurique, terrien, terreux, cloué au sol par l’attraction terrestre et plus encore par le poids de sa civilisation, écrit Jacques Chabot, le Robinson de Tournier, converti par le sauvage Vendredi aux joies légères de l’existence naturelle, se redresse, se porte vers l’altitude, où il devient progressivement un être aérien. Il s’élève au sommet d’un arbre, où il se livre tout entier à la rêverie d’un bonheur immobile et bercé, à la joie d’un départ sur place. « Il rêvait. L’arbre était un grand navire ancré dans l’humus et il luttait, toutes voiles dehors, pour prendre enfin son essor ».

Alliance Divine, Louise Thunin

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 08 Juin 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts

. Ecrivain(s): Louise Thunin

 

 

Louise Thunin, dont l’œuvre est riche et dense, comme cherche à le montrer l’article que nous lui avons consacré dans la revue Europe (n°1045, mai 2016), nous rappelle, en ces temps troublés, que toute poésie est d’abord intérieure, et qu’elle est – n’en déplaise au nihilisme, triomphant au cœur de nos sociétés consuméristes – sœur du divin.

Il n’est que de lire, que de jouer avec Alliance divine pour s’en rendre compte.

 

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