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Articles taggés avec: Chauché Philippe

La Chanson du Mal-Aimant suivant Mai, Jean-Louis Bailly

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 24 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions Louise Bottu

La Chanson du Mal-Aimant suivant Mai, mai 2014, 55 pages, 9,50 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Bailly Edition: Editions Louise Bottu

 

« Et je chantais cette romance / En 1903 sans savoir / Que mon amour à la semblance / du beau Phénix s’il meurt un soir / Au matin voit sa renaissance /

Voici la chanson qu’on chantait / L’an trois sans trop pouvoir savoir / Qu’amour pour moi avoisinait / Un piaf jamais mort mort un soir / Au clair matin toujours il naît / »

Jean-Louis Bailly qui ne manque pas de talent, fait sienne la saison de l’Oulipo et marche avec insouciance sur les pas ailés de Georges Pérec. Un pied dans La Disparition, l’autre dans La Chanson d’Apollinaire, pour un double plaisir, l’original et son double. Principe retenu celui du lipogramme, cet exercice de haute littérature consistant à priver un texte d’une lettre. Point de « e » dans ce Mal-Aimant, et mille mots qui sautent à la marelle tracée à la craie blanche par la main d’un garnement qui n’en est pas à un tour littéraire près. La privation décidée fait naître quelques réjouissantes apparitions littéraires, des mariages surprenants, comme celle de l’amour chez Apollinaire des envolées lyriques et tremblantes.

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 21 Juin 2014. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

 

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin qui a coordonné la publication de 39-45 en Vaucluse, une somme unique de témoignages et de documents retraçant ce qui s’est vécu en Vaucluse durant la dernière guerre mondiale

 

Comment est né ce projet ?

 

André Brun, qui était membre d’Expressions Littéraires Universelles, l’association porteuse du projet, et impliqué auprès des anciens combattants, est venu présenter ce projet à Corinne Niederhoffer, responsable des éditions Élan Sud, c’était en 2009. Le recueil de correspondances d’Émile Sauvage, poilu vauclusien, était déjà paru dans la collection Mémoires. Le projet n’était pas encore décidé quand le dernier poilu français a disparu, ce fut une alerte, l’élément déclencheur. Pour la guerre de 39-45, il était grand temps qu’on s’y mette !

Un été sans alcool, Bernard Thomasson

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 14 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Seuil

Un été sans alcool, mai 2014, 264 pages, 18,00 € . Ecrivain(s): Bernard Thomasson Edition: Seuil

 

« Je m’appelle Charles. J’ai soixante-neuf ans la semaine prochaine. Et je me suis lancé à la conquête de l’identité de mon père. Je sais que c’était un résistant. Je connais son prénom, Pierre. Personne ne m’a révélé son vrai nom. Il faut avouer que je ne l’ai jamais cherché.

Jusqu’à cet été ».

Roman de l’origine, et origine du roman, c’est le principe actif d’Un été sans alcool. Son terrain d’expérimentation : celui des eaux troubles de l’occupation et de la résistance, de ce qui a été dit et donc caché. Celui de la mémoire partielle, des affirmations et des rumeurs. Roman français, s’il en est. Sans identité, sans trace, sans visage, sans mémoire, point de récit national, et par extension point de récit particulier et romanesque. Un été sans alcool est le roman de la recherche de l’identité et de l’histoire du père du narrateur, mais aussi de sa mère.

Le temps est venu d’en savoir plus et de ne plus se contenter de ce qui s’est colporté. Le temps de Charles est compté, alors il se plonge dans ce qui a fondé son existence, sa naissance, au cœur de la guerre, de l’occupation et du maquis.

Marseille Noir, nouvelles noires présentées par Cédric Fabre

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Nouvelles, Asphalte éditions, Polars

Marseille Noir, anthologie de nouvelles noires inédites présentée par Cédric Fabre, mai 2014, 256 p., 21 € Edition: Asphalte éditions

 

 

Tout écrivain est un jour ou l’autre géographe de son propre corps – s’il a lu Montaigne – mais aussi de sa ville, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Les écrivains de romans noirs, qui ont le réel chevillé à la plume, ont depuis toujours attaché grande attention aux rues et aux places qu’ils parcourent chaque jour. Qui peut oublier le Paris de Léo Malet et de son détective Nestor Burma, qui arpente les arrondissements de la capitale, du Soleil naît derrière le Louvre, en passant par Micmac moche au Boul’ Mich’, ou encore Brouillard au pont de Tolbiac et Corrida aux Champs-Elysées pour sa série des Nouveaux Mystères de Paris. La ville ne dort jamais sous la plume de l’écrivain, et si elle s’assoupit, on a toutes les chances de penser que de bien vilaines choses s’y trament.

Impressions de Kassel, Enrique Vila-Matas

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 03 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Roman, Christian Bourgois

Impressions de Kassel, traduit de l’espagnol par André Gabastou, mai 2014, 360 pages, 22 € . Ecrivain(s): Enrique Vila-Matas Edition: Christian Bourgois

 

« Etant donné mon habitude invétérée d’écrire des chroniques chaque fois qu’on m’invite dans un endroit étrange pour que j’y fasse quelque chose de bizarre (avec le temps je me suis rendu compte qu’en fait tous les lieux me semblent étranges), j’ai eu l’impression de vivre une fois de plus le début d’un voyage qui pouvait finir par se transformer en un récit écrit dans lequel je mêlerais comme tant d’autres fois perplexité et vie en suspens pour décrire le monde comme un lieu absurde auquel on accédait par le biais d’une invitation très extravagante ».

Enrique Vila-Matas est un écrivain du réel. Comme le philosophe Clément Rosset, il prend le réel très au sérieux, ce qui veut dire qu’il s’en amuse, qu’il en joue comme un chat avec une pelote de laine. Plongés dans le réel, l’un et l’autre, ne manquent pas de provoquer par leur style mille éclats de fictions dont ils vont nourrir leurs écrits, à moins que ça ne soit leurs écrits qui nourrissent ce qu’ils sont en train de vivre. Enrique Vila-Matas est un joueur vagabond qui écrit des livres où il ne cesse d’enquêter sur sa propre énigme, ce qu’il est, ce qu’il vit, ce qu’il pense, ce qu’il voit et finalement ce qu’il écrit.