« Lui qui jouait les chambellans flamboyants, n’était que timidité, colère rentrée et échappées solitaires. Sa manière de suspendre le temps, de le charger de mille reflets, de nimber la phrase d’une incertitude, il était le seul à pratiquer le funambulisme sur grand écran, entre introspection et ridicule, entre grandiloquence et détachement » (L’ami de la famille, Un moment d’égarement avec vous, Jean-Pierre).
Ma dernière séance, Marielle, Broca et Belmondo, est l’un des derniers livres publiés par Pierre Guillaume de Roux (1) avant sa disparition, le 11 février dernier. Un livre comme il les aimait : curieux, audacieux, drôle, piquant, un rien nostalgique d’un temps précieux où le cinématographe aimait ses comédiens, ses scénaristes et surtout ses spectateurs, un cinéma qui n’avait pas honte qu’on le qualifie de distrayant, de léger, parfois loufoque, maniant avec humour des réflexions au vitriol sur la société de son temps, toujours réjouissant et fantaisiste.