Identification

Les Livres

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 08 Avril 2021. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Jeunesse, La Martinière Jeunesse

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet, février 2021, 96 pages, 12,90 € Edition: La Martinière Jeunesse

 

De la sauvegarde

Une grenouille peu commune aux taches mordorées (dendrobate souvent venimeuse) apparaît sur la couverture d’un blanc de neige de cet élégant album-jeunesse quadrangulaire de 19 x 20 cm. Au dos de l’ouvrage, une énigmatique boule hérissée de pics stagne près d’une branche de corail, en fond marin. Françoise de Guibert et Clémence Pollet ont réalisé ce manuel de sauvegarde, artistique et pédagogique, Dis, comment te défends-tu ?, employant le tutoiement envers les animaux.

Le jeune public, dès l’âge de 4 ans, va comprendre les spécificités des spécimens montrés, les plus menus d’entre eux souvent attaqués par de plus volumineux. Les granivores, les fructivores, les herbivores se trouvent menacés par des carnivores. A contrario des insectes minuscules, par exemple des fourmis, ou une tempête d’insectes, peuvent constituer un danger.

Et la guerre est finie : Les Grands Express Européens, Kibboutz, The Great American Disaster, Nouvelles, Shmuel T. Meyer (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 08 Avril 2021. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Et la guerre est finie : Les Grands Express Européens, Kibboutz, The Great American Disaster, Nouvelles, Shmuel T. Meyer, Les Editions Metropolis, mars 2021, le coffret, 444 pages, 30 €

 

« Les surprises entrent et ressortent par la porte. Il y a celles à qui l’on offre un rafraîchissement, puis un cœur, puis l’immense malheur engendré par l’absence » (51 rue Sholem Aleikh’em, Les Grands Express Européens).

« Jamais, mon amour, ma terre bien-aimée, je ne me suis senti plus confiant, faible et puissant, que lors des nuits d’été où tu m’accompagnais, répétant sur mes lèvres « homme libre enfin déraciné » (Avec la terre, Kibboutz).

« Il faut dans la vie des déclics, des concours de circonstances. Les fatalistes appelleront ça le hasard, les mystiques, la providence, moi j’appelle ça le Dibbouk, une obsession » (Saul’s Lament, The Great American Disaster).

L’odeur du foin, Giorgio Bassani (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 07 Avril 2021. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Gallimard, Italie

L’odeur du foin (L’Odore del Fieno, 1972) Giorgio Bassani, trad. italien, Michel Arnaud, 114 pages, 6,50 €


Dans ce recueil – et dans toute son œuvre – Giorgio Bassani met en scène deux héros récurrents : D’abord Ferrare, sa ville de naissance, une ville italienne de la province de Ferrare en Émilie-Romagne, située dans le delta du Pô sur le bras nommé Pô de Volano. Et puis lui-même, narrateur de ses récits, dans la trace de sa mémoire d’enfance, d’adolescence, à la recherche non du temps perdu mais bien du temps retrouvé – vivant, présent. Celui de Proust assurément, dont Bassani était un lecteur assidu, porté par les bruits, les odeurs, les goûts. Et, peu à peu, Bassani nous fait une topographie littéraire de Ferrare : les sensations dessinent des plans de rues, de places, de jardins publics. Les noms de la ville chantent comme un poème, les sons de la langue italienne en fond la musique. La via Mazzini, la via Vignatagliata, viennent s’ajouter aux noms des villages, Quartesana, Gambulaga, Ambrogio et aux noms des gens, Dottor Castelfranco, Egle Levi-Minzi, pour composer une cantate italienne digne des pages de Händel.

Punto Basta, Lionel Froissart (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 07 Avril 2021. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Héloïse D'Ormesson

Punto Basta, Lionel Froissart, janvier 2021, 192 pages, 17 € Edition: Héloïse D'Ormesson

 

Comme elle le fait presque chaque semaine, Jocelyne, employée au service des cartes grises à la préfecture de police, exécute un tour de Paris au volant de sa Fiat Uno blanche, qu’elle a baptisée Paulette. Elle s’offre les « beaux quartiers », seule, ou presque, puisque que son gros chien en peluche Mike (en souvenir de Mike Brant, un verseau comme elle) est installé sur le siège-arrière. Elle passe par le XVIe arrondissement, roule non loin de la Tour Eiffel, prend les voies sur berges avec attention et décontraction. C’est son plaisir, un petit luxe qu’elle s’accorde, elle qui ne part pas en week-end mais rentre ensuite sagement à son domicile de Bobigny2. Jocelyne est heureuse. Sa voiture va bientôt être avalée par le grand tunnel du Pont de l’Alma, elle entend des moteurs de Piaggio qui la dépassent puis, tout à coup, un choc du côté arrière gauche la déstabilise, et tandis qu’elle essaie, les mains crispées sur son volant, de maintenir la trajectoire de son véhicule, elle aperçoit furtivement dans son rétroviseur une grosse Mercedes s’encastrer dans un pilier avec un fracas d’enfer. Choquée, les mains moites, elle sort du tunnel tout en s’appliquant à garder sa droite. Il y a encore relativement peu de véhicules, nous sommes le samedi 30 août 1997. Elle rejoint avec moult précautions Bobigny.

Le Fort Intérieur et la sorcière de l’île Moufle, Stella Benson (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mercredi, 07 Avril 2021. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Le Fort Intérieur et la sorcière de l’île Moufle, Stella Benson, Editions Callidor, octobre 2020, trad. Faustine Lasnier, 272 pages, 19 €

 

Stella Benson écrit dans l’avant-propos à ce roman : « Ceci n’est pas un vrai livre. Il ne traite pas de vraies personnes, et ne devrait pas être lu par de vraies personnes non plus ». Voilà qui nous place d’emblée dans une position délicate, de quoi être déconcerté. Et ce n’est là que le début de l’aventure.

Le Fort Intérieur est un roman de fantasy mettant en scène une sorcière, dont on ne connaîtra jamais le vrai nom, et Sarah Brown, une femme pour le moins rêveuse, un peu maladroite et pleine de bonne volonté. Leur rencontre s’effectue à Londres, tandis qu’un comité de femmes, tourné vers l’aide aux plus démunis, est réuni. A noter que l’action se passe en pleine Première Guerre mondiale (le roman fut publié pour la première fois en 1919). Evidemment, l’arrivée de cette sorcière se fait de la façon la moins ordinaire. Ajoutons que les personnages de sorcières et de magiciens, dans l’univers de Stella Benson, sont des êtres bienveillants, ignorants des codes de la civilisation et dotés d’une certaine spontanéité enfantine.