« Ils traversaient les villages déserts, d’autres en liesse. Ils roulaient à bord d’une Ford noire, le toit ouvert. Elle interrogeait les paysans, et Ridel et Carpentier jouaient les interprètes. Ils riaient beaucoup. C’était un trio libre qui traçait la campagne ».
« Elle contemplait les feuilles des arbres, le ciel bleu, les avions qui allaient et venaient, piquaient net puis mitraillaient le sol. D’énormes obus labouraient les terrains, là une meule explosait et s’éparpillait comme une boule de pissenlit, ici un cabanon de pierres s’effondrait ».
Colonne est le dernier tableau d’un triptyque littéraire qui a vu naître et paraître Constellation (1), puis Capitaine (2). Pour ce roman, Adrien Bosc, s’est attaché à la présence de la philosophe Simone Weil à Barcelone et sur le front, durant les premiers temps de la Guerre d’Espagne. Présence dont on ne sait que très peu de choses, quelques feuillets de son Journal d’Espagne. Présence au sein de la Colonne Durruti (3) qui regroupe des anarchistes de la CNT et de la FAI, et compte dans ses rangs de nombreux étrangers, une collision de destins rassemblés en une communauté provisoire. Présence au temps de l’action, et à celui de la pensée : Écrire, penser, agir sont une seule et même chose.