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La Lumière du soir, Marwan Hoss, éd. Arfuyen. Vie saxifrage, Gabrielle Althen, éd. Alain Gorius

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 19 Juin 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

La Lumière du soir, Marwan Hoss, éd. Arfuyen

Vie saxifrage, Gabrielle Althen, éd. Alain Gorius

 

Pour dire quelques mots sur le dernier livre de Marwan Hoss que publient les éditions Arfuyen, il faut passer par divers éléments, dont le principal à mon sens est la retenue, la sobriété de l’expression et la clarté du propos. Par ailleurs, je retiens aussi le rythme calme de ces poèmes – calme peut-être dû à cette décennie qui a devancé le livre La Lumière du soir, lequel avait été précédé en 2004 par Déchirures. Pour illustrer cette impression, écoutons le poète :

 

Les mots se cabrent

Quelques jours d’écriture

Pour des mois de silence.

Les lois de la Grande Maison pour éviter l’incendie et tuer le métier à tisser

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 18 Juin 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Lisez-vous ce que propose, en guise de programme, un gouvernement algérien aux députés ? En général non. Car on sait. On sait que le programme va se réduire à l’os de l’essentiel : le régime vend du pétrole et du gaz, puis donne de l’argent à ceux qui le menacent par leurs émeutes ou ceux qui le soutiennent par leur servilité. La stratégie économique est d’une pauvreté affligeante à chaque fois. Rien que du Souk El Fellah, échelle nationale. Le Pouvoir n’arrive pas à sortir de la conception du colis alimentaire pour deux raisons : à cause de son essence et à cause de sa conception de l’économie. Son essence est distributive : il a chassé le colon et il ne peut concevoir la fortune de tous que comme distribution du butin. On ne crée pas, on partage ce que Dieu ou le colon ont laissé ou donné. Il n’y a pas de conception de l’enrichissement que par la légitimité idéologique. On devient riche par l’Histoire, pas par l’effort. Et cette histoire peut être celle de la révolution, du sang, de la légitimité, de la filiation ou de la vitesse.

L’essence du régime est populiste et sa vision de l’économie est celle de la cantine.

Je marche

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 16 Juin 2014. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

(récit-poème marché/compté à voix haute)

 

Je marche dans la transparence

dans le vide de rien & de l’évanescence /

Dans le pas trotté des chevaux

où se débrident /

encore aphones /

les rênes de l’aube

Avec Lacan

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 12 Juin 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

J’ai évité de justesse d’intituler cette chronique « Jacques là quand ? », par un calembour digne de l’almanach Vermot, ou, pour être d’emblée dans le propos, digne de Jacques Lacan. Pour vous donner quelque idée de la passion de Lacan pour le calembour, je ne citerai que l’intitulé de deux de ses derniers séminaires de l’ancienne fac de droit : « Les non-dupes errent », « L’insu que sait de l’une-bévue s’aile a mourre ». Dans le cas du second, nous sommes encore un certain nombre à nous demander comment le « déconstruire » (ça joue sur Unbewusste = inconscient chez Freud). C’est que parfois, ce goût du Maître pour le jeu de mots nous mettait sacrément dans l’embarras. Un souvenir précis : Lacan dit, lors d’une rencontre, « De préférer, somme toute, à la trique la bonace ». On prend des notes frénétiquement. « Eh ! comment tu écris bonace ? 2 ss ou c ? » « bonasse » (simple, sans malice, peu d’esprit) ou « bonace » (mer calme, par exemple dans un port) ? Un autre : Le séminaire de 75-76 s’intitulait le « Sinthome ». On a passé l’année à se demander, chaque fois qu’il prononçait le mot, s’il s’agissait du sinthome ou du symptôme.

Michel Foucault : l’« Aide au retournement salutaire »

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 10 Juin 2014. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

« C’était mai 1968 sauvé ». C’est en ces termes que Christian Revon, ancien religieux devenu avocat, qualifie M. Foucault lorsqu’il parle du personnage, de sa vie, de son action et de l’effet de sa pensée sur sa pratique professionnelle et sa vie quotidienne, dans le texte intitulé Michel Foucault vivant, publié dans l’ouvrage collectif que les éditions de l’Herne ont consacré au philosophe (1).

Hommage ! Reconnaissance ! Admiration ! Car C. Revon avoue avoir été fasciné par la personnalité de M. Foucault, par sa pensée et par-dessus tout par « la marge qu’il entretenait avec la norme et par sa capacité à l’action, sa volonté d’agir, sa liberté […], son homosexualité, sa volonté audacieuse de vivre sa vie sans concession, sans compromis ».

C’est en 1975 que C. Revon a lu Surveiller et punir (2). Cette lecture est intervenue dans un contexte bien particulier dans la trajectoire biographique de l’auteur. Sur le plan personnel, il vivait une situation de désarroi car il acceptait mal le fait d’avoir quitté l’univers religieux. Selon son témoignage, ce livre a « bousculé, inspiré, inquiété » sa vie personnelle notamment professionnelle. A cette époque, C. Revon faisait ses débuts dans la profession d’avocat.