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La Une CED

Je suis Kurde !

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 24 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté actualité

Souffles…

 

La fierté est kurde. Le courage aussi. J’ai toujours adoré la littérature kurde, la musique et la nature pittoresque. Quand j’ai lu il y a de cela quelques mois Foukahaou adhalam (Fekihs de l’obscurité) ou Hiyyaj el-iwaz (Furie des oies), deux romans de Salim Barakat, je me suis demandé : d’où puisent-ils ces écrivains kurdes leurs forces et leur magie des mots, leur courage inégalé ?

Aujourd’hui, avec ce qui se passe en terre des Kurdes et sur ses frontières arabes, j’ai parfaitement compris le génie de ce peuple forgé dans la tragédie historique. Cette belle littérature tire son secret de la femme et de l’amertume de sa tragédie historique.

Kobané, plutôt le combat dans cette ville extraordinaire, nous a bien expliqué, nous a bien indiqué l’origine de ce feu sacré qui alimente la littérature kurde. Le combat de Kobané est une leçon pour Arabes, pour Turcs et pour les Iraniens qui perpétuent dans leur mépris envers les Kurdes. Qui continuent dans l’exclusion d’un peuple avec tout ce qu’il a d’histoire et de géographie. En somme ils persistent dans leur colonisation du pays des Kurdes.

# 2 - le pull orange

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 20 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

 

J’ai revu Un Batman dans ta tête au Théâtre Ouvert. Mathieu ou Thomas dans la baignoire matricielle de sa mère ogresse : celle qui crie les cris. Il y eut un entracte, une pause durant laquelle on bavarde, on prend un verre, encore tout habités par ce que l’on a vu et écouté. Après Batman, il y a Sauver la peau ; même auteur (David Léon), même metteure en scène (Hélène Soulié), même solitude du monologue et presque même durée (1h15 environ), symétrie entraînant d’ailleurs des coupures dans le texte de David Léon. Mais Mathieu, l’enfant en short, qui parlait depuis sa mort, ses cendres, a laissé la place à son grand frère. Manuel Vallade a succédé à Thomas Blanchard, sous la coupole de métal. Adulte en pantalon noir et pull-over orange aux traits apaisés, presque souriant.

Le Jardin de derrière (12) - Où le maire intervient. Louise aussi

Ecrit par Ivanne Rialland , le Vendredi, 20 Février 2015. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

 

Hélène et Georges s’étaient réveillés très tôt le lundi matin. Ils avaient ouvert la porte du balcon malgré la fraîcheur matinale et seuls, l’un à côté de l’autre dans la cuisine encore sombre, ils buvaient leur café, un peu frissonnants. Le regard posé sur les collines encore noyées de brume, Hélène lui demanda alors : « Tu souhaites vraiment t’installer ici ? » Georges hésita à répondre. Hélène tourna la tête vers lui. Il lut dans ses yeux un acquiescement et ainsi, finalement, il put dire : « Oui ». Hélène ne répondit pas. Elle semblait sereine. Ils continuèrent à boire leur café en sentant la brise du matin sur leur visage. Il ne lui demanda pas si elle viendrait vivre ici. Elle ne lui demanda pas s’il allait chercher du travail. Ils se firent grâce, à cet instant, s’accordant non pas une trêve, ni même un sursis, mais une parenthèse, qui dans l’air frais allégeait soudain toute chose.

Roland Barthes nous manque

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 19 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières, Côté Philo

 

En cette année anniversaire, il nous faut bien constater que Roland Barthes nous manque. Terriblement. C’est là un manque qui fait béance, tant notre époque – disons celle qui débute avec ce XXIème siècle qui s’annonce chaotique et illisible – aurait un besoin immense des outils de sa pensée et de l’acuité de son regard. Les outils, on peut penser que nous les avons. Mais que sont-ils sans son regard ?

C’est là le propre de la pensée de Roland Barthes : ce n’est pas un prêt-à-porter. Ce n’est pas non plus un « système » de lecture. C’est une myriade de pistes, de directions, de méthodes pour voir le monde, le langage et les analyser. La genèse linguistique du travail de Barthes a laissé le champ ouvert aux syntagmes, paradigmes, morphèmes d’une œuvre polymorphe et éclatante d’inventivité. Il n’y a pas de pensée-Barthes, il y a une intelligence-Barthes et c’est à la fois sa grandeur et sa difficulté.

Quand on lit S/Z ou Mythologies ou Fragments d’un discours amoureux, on sent bien que l’on n’a pas à faire à des œuvres de « philosophe », c’est-à-dire de faiseur de monde clos. L’écriture de Barthes est traversée par l’élégance poétique, par des illuminations littéraires, par un souffle qui se situe bien au-delà de la raison raisonnante.

La visibilité de l’image, Histoire et perspectives de l’esthétique formelle, Lambert Wiesing

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Mardi, 17 Février 2015. , dans La Une CED, Les Chroniques, Côté Arts

 

La visibilité de l’image, Histoire et perspectives de l’esthétique formelle, Lambert Wiesing, éd. Vrin, décembre 2014, traduit de l’allemand par Carole Maigné, 320 pages, 30 €

Qu’est-ce que la Beauté ?, René Villemure, Ebook, 2011

http://www.chasseursdetendances.net/ http://www.ethique.net/index.php/fr/

Photos ebook reproduites, Marc Michiels

 

Qu’est-ce que la Beauté ? / La visibilité de l’image, Editions Vrin

 

« La chair du monde décrit la visibilité et le devenir visible des choses même ».

B. Waldenfels