« Je suis votre hôte aujourd’hui. A la fois celle qui est reçue et celle qui accueille. Vous me recevez chez vous et je vous accueille dans ma demeure de mots, au seuil de laquelle je me tiens portes ouvertes », écrit Maïssa Bey au début de son dernier ouvrage qui regroupe deux essais à dimension essentiellement autobiographique.
Echange. Acceptation. Complicité. Réciprocité. Tels sont les maîtres-mots qui structurent la démarche de cette écrivaine qui, à travers ce récit de vie se lance dans une présentation de soi. En nous livrant son savoir sur soi, Maïssa Bey met en scène son sentiment d’être, c’est-à-dire « l’ensemble des représentations et des sentiments – qu’elle a développé – à propos d’elle ». C’est ainsi qu’à travers ces deux essais, elle nous invite à nous immerger au cœur de sa face subjective qui est celle du « Je ». Un monde où elle puise les mots, les idées, les images, les personnages, ses perceptions de soi et des autres, ses expériences de la vie, les situations vécues, le sentiment de cohérence, ses souvenirs d’enfance… Et à travers la mise en mots de sa trajectoire de vie et des évènements qui de son point de vue ont marqué son existence, elle endosse à la fois le rôle de sujet et d’objet. Autrement dit, Maïssa Bey écrit au sujet de celle qui écrit, c’est-à-dire elle-même.