Auteur essentiellement de poésies et de proses poétiques, Philippe Bonzon a publié depuis 1985 une vingtaine d’ouvrages. Le dernier est un récit d’enfance, à la période bien circonscrite (1939-1946) de ses six ans à ses douze ans, ce qui correspond à la seconde guerre mondiale.
Issu d’une famille bourgeoise protestante, l’enfant restitue ici une féconde période d’initiation humaine et métaphysique. Il s’est posé les grandes questions de l’existence au fil de ses expériences familiales, scolaires. Entre la Suisse et Paris, l’enfance se déroule dans une famille dont le père a disparu très jeune, remplacé par un beau-père assez austère, Daddy, second mari de sa mère Jacqueline. Le livre, dont les exergues renvoient à Proust, Rilke et autres philosophes, se veut un ouvrage d’éclairage de l’enfance, sous ses bannières imaginatives et psychologiques. L’influence proustienne y est prépondérante, jusque dans l’écriture en longues phrases, qui tentent de relayer les mille et une trouvailles d’un enfant mûr avant l’âge, observateur en diable de tout ce qui peut mentalement se passer en lui, comme faits décisifs, moteurs d’une vie.