Guénane nous entraîne dans le sillage d’un coup de foudre sous l’égide du poète Saint Pol-Roux, et nous voilà plongés à sa suite dans le Brésil des années 70. Dans ce roman, il y a quatre-vingt pour cent d’autobiographie et vingt pour cent de caïpirinha arrangée, comme elle le confie elle-même, et tout lecteur qui a eu la chance de franchir l’océan pour poser les pieds sur cette terre de braises, sentira frémir en lui les symptômes de cette douce maladie, ce virus brasiliensis dont on ne peut plus jamais se défaire.
Du Maranhão et de l’Amazonie au Minas Gerais, Brasilia, Belo Horizonte et plus au sud encore, Rio de Janeiro, quelques-uns des points les plus névralgiques de ce pays immense, sans oublier le sertaõ mangé de lumière et de désespérance, toute l’âme du Brésil est évoquée dans ces deux cents et quelques pages. Sa beauté, ses disparités, ses rythmes, ses rites, ses mystères, sa folie, sa monstruosité. Romancé ? Mais le pays lui-même est un gigantesque roman, quand il vous prend, il vous tient, ne vous lâche plus, c’est de la magie pure, une obscure sorcellerie.