Une vie peut en cacher une autre, comme ces matriochkas qui s’emboîtent, jusqu’au cœur, personnages banals, pour certains personnages d’ennui, qui s’ennuient :
« Elle aussi semblait considérer la révolution comme des grandes vacances, comme une distraction passagère de l’Histoire, une manière agréable de tuer les journées » (p.34),
« A l’hôtel Ibis, la chambre de Gatsby restait allumée très tard. Avant de s’endormir, il écrivait encore à quelques amis. Il terminait ses lettres par ces mots énigmatiques : « Avez-vous l’adresse du paradis ? » » (p.69).
Y a-t-il place pour autre chose, que ces morts ou ces ennuis profonds comme des tombeaux, sans histoire :
« Nos morts, disait-il, survivent à nos crochets » (p.92), que ces histoires d’amour qui se sabordent d’elles-mêmes : « Elle goûtait sans doute le charme des amours éphémères, le pathétique et la magie des dernières rencontres » (p.98). Somme toute, le destin joue les personnages, la vie n’est qu’une suite d’alternatives avec une marge de manœuvre infime.