Il est des livres qui emmènent, loin, profond, et dès la première page. Ce sont ceux – rares – qu’on part retrouver, dès qu’un moment se présente, comme on irait se ressourcer dans un coin de campagne, un peu secret, rien qu’à soi. Il est des livres qui sont simplement un bonheur de livre. Celui-là, par exemple.
Le Rouergue des Grands Causses, au-delà de Millau ; les grands domaines (beau nom de celui de Roqueserre) comme autant de châteaux forts, gardés par des chiens de garde, la nuit ; juste à deux pas de la fin de la Grande Guerre. Un jeune homme, revenu – meurtri, comme tant d’autres ; sa mère et ses gens se coltinant aux dolines, aux moutons ; un projet de mariage – enfin d’apariage entre domaines ; quelques gars cassés – cet amputé, Antoine – par la grande boucherie ; deux institutrices… Un beau sujet. De quoi bâtir un roman de genre historique/terroir, collection « du pays de ».
Et puis, il y a ce Chien de nuit et cet écrivain, Roger Béteille, et c’est bien autre chose !