Quelque part du côté de ces Tolstoï, ces Gogol, baignés de leur lumière unique, tout en haut de l’arbre littéraire. Ces livres qui portent à eux seuls toute la littérature, par la force des personnages, l’impeccable du rendu des lieux, et de l’Histoire en fond d’écran… Wassmo – lue autant que la Bible, en terre scandinave – est de ce terreau-là. Quand on la lit, le reste de la bibliothèque prend un coup de nuit polaire ; c’est comme ça !
Petite, en robe noire et cheveux blancs, souriante et sérieuse, lors de la récente Comédie du livre de Montpellier dont elle était « la » vedette, la dame du grand nord a posé ce qu’il fallait d’estime et d’encouragements pour les femmes – toutes, et sans doute surtout celles qui veulent tenir debout. Celles de ses romans-saga ; une Dina, une Tora ; toutes éclairées par ce soleil si particulier du Nord de la Norvège, au bord des lacs glacés. Dans Cent ans, ce sont les siennes, celles de sa famille, quatre générations en amont d’elle, Herbjorg, dont on assiste à la naissance dans les derniers mots du livre, comme une fin de passage de témoin.