D’abord l’objet. Douce couverture, ferme et souple, crème et jaune, couleur caramel pour le titre. D’abord le grain du livre et son grain de peau. Le titre donc, en lettres minuscules, une police noire qui plaît à l’œil. Au dos, on y va toujours n’est-ce pas, juste quatre lignes.
Au bord de l’Hudson à Manhattan, Jasper, né au moment où les tours du World Trade Center viennent d’être percutées, fasciné par l’Europe et la peinture hollandaise du XVIIe siècle, écrit dans son cahier pour ne pas oublier ce qu’il vit.
La façon dont on entre dans la scène conditionnerait la lecture. De l’importance du contexte.
Le papier donc, il est épais, de bonne qualité, le mot clair, il a de la place. De l’amplitude. Il en faut pour écrire avec des mains d’enfant. L’enfant observe le pêcheur et la belle dame assise au parc, belle, il ne l’écrit pas. Il rêve qu’elle vient d’Europe. L’Europe compte ses places, l’Europe pour Jasper possède des places d’armes, des parlements, des bassins, des ponts, des pierres blondes, de l’histoire, des automates et des costumes. Lui il est de l’autre côté de l’Europe, presque en face, dans l’actualité maintenant, passé de l’histoire à l’actualité. L’enfant est au niveau des choses et des instants. Jasper ?