« Puis, il y eut un été où les étoiles se mirent à briller en plein jour. Des étoiles à bicyclette, des étoiles à pied, des étoiles dans les bus, dans les cafés et les magasins, des étoiles partout dans les rues inondées de soleil. Et quand Paris se mit à regorger d’étoiles filantes, on les rassembla. Des trains d’étoiles partirent se consumer très loin, à l’abri des regards, au fond de forêts obscures. Il n’y eut plus d’étoiles à midi ».
La voix qui écrirait ceci serait celle d’un enfant qui regarderait ses futurs parents grandir. Il verrait le monde par en-dessous, en images, le monde dans un cadre. Au niveau des jambes des femmes qui peignaient en 1944 leurs mollets, couleur caramel, une ligne noire tracée entre les muscles jumeaux. Pour imiter la vie d’avant, la vie encore et ses occurrences. Paris en été, Paris « sous cloche », page 13, faubourg Saint-Antoine, le faubourg des artisans où les pliures des mains sont concrètes, là précisément où de rares Parisiens viennent déposer leurs meubles brisés. Et d’autres, des meubles saisis, à vendre.
Marie Malcaras est belle, insolente, méfiante, elle est pressée. Une chaise à réparer.