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Nous sommes tous morts, Salomon de Izarra

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 06 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Fantastique, Rivages

Nous sommes tous morts, 7 mai 2014, 120 p. 15€ . Ecrivain(s): Salomon de Izarra Edition: Rivages

 

Si vous adorez les frissons nocturnes, les grandes peurs venues du fond de l’enfance et qui, toujours, nous poursuivent de leurs frissons délicieux, n’hésitez pas un instant, précipitez-vous sur le livre de Salomon de Izarra ! On jurerait par moment que ce n’est pas un livre de notre temps, on le dirait sorti tout droit du XIXème siècle, voire du XVIIIème siècle baroque. Les lectures de l’auteur sont là, sans cesse présentes, traversant en fulgurances régulières le récit haletant et terrifiant : Melville, Poe, Maupassant, Lovecraft et d’autres encore.

Le thème aussi est récurrent dans la littérature fantastique : le bateau maudit, hanté, fantôme. Et le jeune Izarra n’hésite pas, il fonce tête baissée avec un talent, un culot inouïs, sur les traces de ses fantômes littéraires ! Ses maîtres. Et le culot ici trouve toute sa récompense.

« Nous sommes tous morts » est une réussite parfaite. Âmes sensibles s’abstenir ! On a droit à toute les formes de l’horreur fictionnelle, les ombres, le froid glacial, le brouillard, les meurtres, les suicides, le cannibalisme enfin, parce qu’il faut bien survivre ! Vous serez avertis, ne vous plaignez pas au critique, il vous dit là que ce livre n’est pas fréquentable. Enfin, tellement fréquentable veut-il dire : un vrai bonheur d’horreur !

Le Cow-boy de Malakoff, Thierry Roquet

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 05 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Le Cow-boy de Malakoff, Editions Le Pédalo Ivre, mars 2014, 75 pages, 10 € . Ecrivain(s): Thierry Roquet

 

 

Le Cow-boy de Malakoff est un héros presque solitaire qui vit avec « une squaw du Maroc, une berbère au sang pur et noble » et une fillette qu’il appelle « mon trésor ». Le Cow-boy de Malakoff vit dans « l’immensité poussiéreuse d’un tipi d’avant-guerre » au troisième étage sans ascenseur, « il n’y a pas de digicode, pas de boîte aux lettres (juste une fente dans la porte) ». Le Cow-boy de Malakoff a un lasso de sept mètres, 10.000 vaches qui paissent « jusqu’au quai de la ligne 13, station plateau de Vanves-Malakoff » et des « crocodiles qui viennent de la cave (les larmes d’encore plus loin) ».

Le cow-boy de Malakoff écrit des poèmes « – Je ne sais pas faire autre chose, ma chérie… » et son ranch donne sur l’open space « ce sont des quartiers à perte de vue des immeubles des villes et encore des villes qui s’étendent à l’infini » qu’il peut observer depuis la fenêtre rectangulaire de son tipi deux pièces. Une fenêtre sur les rebords de laquelle « les rayons du soleil s’échouent comme des merdes ».

Au départ d’Atocha, Ben Lerner

Ecrit par Martine L. Petauton , le Samedi, 03 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Roman, L'Olivier (Seuil)

Au départ d’Atocha, traduit de l’anglais (USA) par Jakuta Alikavazovic, février 2014, 206 pages, 21 € . Ecrivain(s): Ben Lerner Edition: L'Olivier (Seuil)

 

« Le héros de Ben Lerner restera une voix incontestablement singulière… ». C’en est une autre, inoubliable – celle de Paul Auster – qui le dit. On a envie de lui faire confiance en mettant le pied dans ce livre « singulier ». On ne le regrette pas !

L’histoire tient dans le sac de voyage vite bouclé que le héros traîne partout avec lui. Un américain – époque Bush 2 – est en résidence à l’ombre d’une confortable bourse (et de la carte bleue – pour urgences – de papa, maman) à Madrid. Il est enregistré « poète » et doit au bout de son année maîtriser l’Espagnol. Il loge quelque part au-dessus de la Plaza Santa Ana, boit à toute heure, grappille des tortillas, et surtout fume des joints. Un remake littéraire de L’auberge espagnole, avec Romain Duris dans le rôle-titre ? Pertinent, souventes fois ; en moins léger, pourtant ! Car, important, aussi, le gars est  bipolaire sujet aux crises d’angoisse, et ne fait rien sans « ses pilules blanches… après des heures à réécrire des poèmes, je fondais soudain en larmes, le visage enfoui dans une serviette pour ne pas déranger les voisins, ou, en sortant pour acheter des cigarettes, du vin ou du shit, je ressentais un léger clivage et le monde s’incurvait aux angles ». Voilà l’histoire.

Le mendiant de Velázquez, François Rachline

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 03 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Albin Michel

Le mendiant de Velázquez, mars 2014, 272 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): François Rachline Edition: Albin Michel

 

« Elevez-vous, Velázquez, je vous soutiendrai toujours ».

Vitalité du 17° siècle espagnol, vitalité de Velázquez et de ses Ménines, de La Famille. Le tableau prend vie à l’Alcázar, la demeure royale, il illumine aujourd’hui Le Prado, Palais des peintres, et n’aura cessé d’interroger Picasso, 58 toiles peintes en 1957 s’en inspirent directement. Tout espagnol sait que « la vie est un songe », Velázquez n’en a jamais douté et François Rachline en bon romancier ne saurait s’en défaire.  Songez donc à cette improbable rencontre entre le carrosse du peintre et un mendiant, Mendigo. Songez que le peintre va l’inviter à s’installer à ses côtés à L’Alcázar, un palais où les plus grands peintres dialoguent avec le sévillan, à devenir son modèle, son confident, son allié. Songez à ce qui se joue là, dans l’entourage de Philippe IV, les hommes de cour qui voient d’un œil noir ce peintre qui intrigue pour porter la croix de Santiago, et ce manant qui désormais le suit comme une ombre.

Pas un tombeau, suite de proses rapides pour dire un père, Bernard Bretonnière

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 03 Mai 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Pas un tombeau, suite de proses rapides pour dire un père, Editions L’œil ébloui, 24 mars 2014, 58 pages, 14 € . Ecrivain(s): Bernard Bretonnière

 

 

C’est un événement. C’est un livre de poèmes important. Aujourd’hui réédité (première parution : 2003, au Dé bleu).

Aujourd’hui, ou plutôt demain. Car il faudra attendre un peu. Ce sera le 24 mars (notez-le dans vos agendas).

 

Le père advenu.