Identification

La Une Livres

Atala. René. Les aventures du dernier Abencérage de Chateaubriand, François Mouttapa

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 24 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, Roman, Folio (Gallimard)

Atala. René. Les aventures du dernier Abencérage de Chateaubriand, 270 pages . Ecrivain(s): François Mouttapa Edition: Folio (Gallimard)

Lire Chateaubriand nous fait entrer dans l’empyrée (et François Mouttapa, dans son bel essai, nous permet cette entrée ; lisez, plus que tout autre, cet ouvrage de la collection Foliothèque : je ne sache pas meilleure introduction à l’œuvre de Chateaubriand).

La vision cosmogonique aristotélicienne (chaque planète s’insère dans une sphère cristalline qui tourne inlassablement autour de la Terre) fut phagocytée par les scolastiques médiévaux qui assignèrent la force motrice des sphères aux anges et aux archanges. Pour eux, si l’enfer se situe au centre de la Terre, l’empyrée, où Dieu réside physiquement, est un lieu non limité par un espace, un lieu non constitué de matière, un lieu placé juste derrière la sphère des étoiles fixes.

Mais il est une différence entre la prose de Chateaubriand et l’empyrée. Au lieu que l’empyrée est un lieu perpétuellement immobile, la prose de Chateaubriand est quant à elle le lieu d’une mobilité perpétuelle. Qui se fait sans heurt. Une mobilité du sens, et du souffle qui le porte (face auxquels le lecteur ne peut que charger son immobilité d’animation et de vitesse accumulées, ainsi que l’a soufflé Proust), du souffle fait phrases, qui n’a rien à envier à la musique classique, à la fluidité qu’elle propose, au sein de laquelle toute dissonance ne peut que se résoudre en harmonie, en accord tonal, parfait souvent.

Les Mystères d’Alexandre Le Grand, Michel De Grèce, Stéphane Allix

Ecrit par Vincent Robin , le Samedi, 24 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, Essais, Flammarion, Histoire

Les Mystères d’Alexandre Le Grand, septembre 2014, 240 pages, 19,90 € . Ecrivain(s): Michel de Grèce et Stéphane Allix Edition: Flammarion

 

Deux expériences individuelles assez sensiblement différentes auront préfiguré la matière de cette étude. Les notes prises autrefois par Michel de Grèce à l’écoute patiente d’un historien anglais atypique, une vision fantasmagorique vécue autrement par Stéphane Allix durant un voyage exotique rapportent l’élan séparé de l’écrivain et du journaliste à la rencontre d’une fascination commune. Ce qui les rapprochait tous deux comprenait tant et si bien déjà leur particulière attirance pour le roi macédonien Alexandre. Cette emprise passionnelle partagée inspira dès lors la mouture de ce livre écrit comme une sonate à deux plumes. Non point nième revue biographique du héros antique et conquérant militaire « grec » cédant à la postérité les traits de gloire d’une civilisation occidentale puisés à sa source, l’ouvrage entend cette fois dévoiler les dons cachés qui distinguèrent le légendaire stratège hellénistique et colonisateur du monde : les mystères de sa réalité humaine et historique révélés par les fondements invisibles de son esprit charismatique… Façon peut-être, après un ébouriffant marathon psychologique, de mettre un terme aux plis ?

L’ours est un écrivain comme les autres, William Kotzwinkle (2ème article)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Samedi, 24 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Roman, Cambourakis

L’ours est un écrivain comme les autres (The Bear Went Over the Mountain), octobre 2014, traduit de l’anglais (USA) par Nathalie Bru, 304 pages, 22 € . Ecrivain(s): William Kotzwinkle Edition: Cambourakis

 

L’ours est un écrivain, et réciproquement…

Avec ce roman, William Kotzwinkle nous offre un de ces gueuletons littéraires dont la littérature américaine a peut-être le secret, même si elle n’en a pas l’exclusivité. Un roman foisonnant, drôle et « déjanté » – comme l’on dit aujourd’hui – qui tient à la fois de la farce, de la tragédie, de la critique sociale, de l’absurde élevé au rang de logique implacable et – sans doute avant tout cela – du bonheur de l’écriture qui éveille irrésistiblement le bonheur de la lecture.

Arthur Bramhall est un universitaire pas trop brillant qui se rêve écrivain et, à l’image de son créateur, il s’est isolé dans un coin reculé du Maine pour « se réaliser » dans l’écriture. Pas vraiment inspiré il commence par plagier un best-seller, mais – peut-être heureusement pour sa réputation – le manuscrit partira en fumée dans l’incendie de sa cabane du Maine. Le coup est dur et la seule solution est de s’y remettre, de ré-écrire un nouveau roman…

A distance suivi d’Annonciation, et Moments. Traversées du temps, Henri Michaux

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 23 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Gallimard

A distance suivi d’Annonciation, et Moments. Traversées du temps, Poésie/ Gallimard, 2014 . Ecrivain(s): Henri Michaux Edition: Gallimard

 

« Un moment qui traverse la route. Un moment qui n’insiste pas.

Un moment plutôt errant.

Un moment lendemain de grands moments »

(Lieux, moments, traversées du temps)

« Le chemin enchanté des regards

refait le corps admirable, et l’être semblable.

Mais l’automne, mon ami, est mon souci

l’automne, si tu comprends

Douce est l’origine de ailes… »

(Annonciation)

L’héritage du clan Morgan, Justine Jotham

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 23 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Jeunesse

L’héritage du clan Morgan, Editions Oskar, août 2014, 160 pages, 13,95 € . Ecrivain(s): Justine Jotham

 

Une fois n’est pas coutume.

Au milieu de cette richesse inégalée de chroniques de publications en tous genres qu’offre La Cause Littéraire, risquons cette courte analyse d’un roman pour les jeunes (de sept à soixante-dix-sept ans, s’entend).

Justine Jotham les connaît bien, les jeunes, et en particulier les adolescents, puisqu’elle leur enseigne notre belle langue et leur fait connaître nos belles-lettres.

Les personnages de ce roman policier à la fraîcheur juvénile sont, littérature jeunesse oblige, des adolescentes, des lycéennes, Béa et Tess, dont le caractère, fait à la fois de naïveté et de ténacité, séduit d’entrée de texte.