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La Une Livres

Guérissable, Thomas Chapelon

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Flammarion

Guérissable, Flammarion/Poésie, septembre 2015, 179 pages, 16 € . Ecrivain(s): Thomas Chapelon Edition: Flammarion

 

Guérissable comprend trois sections (Guérissable, Mélopée de l’équilibre et Du noir et des couleurs) réunies dans la très belle collection Poésie de Flammarion. Comme dans Pulsation lente précédemment, publié aux Editions L’Arachnoïde (2014) et dans un style reconnaissable, Thomas Chapelon poursuit sa quête du rythme. Un rythme dont le tempo s’apparenterait à la musique, le jazz peut-être. Les mots sont disposés sur la feuille avec beaucoup de blanc pour laisser passer le souffle, l’air s’infiltre tels des spasmes saisissants à la recherche d’un incréé :

« un démantèlement

Des nerfs         capitonnés

De l’hiver reclus »

S’énumèrent aussi l’amitié, les trahisons, les vêtements comme les gens accrochés dans la friperie du monde, et partout toujours

Nocturno Petite fabrique à rêves, Isol

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Vendredi, 27 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Amérique Latine, Jeunesse, Syros

Nocturno Petite fabrique à rêves, octobre 2015, 32 pages, 15,90 € . Ecrivain(s): Isol Edition: Syros

 

Ce livre objet est une formidable trouvaille pour aider vos enfants à s’endormir et illuminer leurs rêves. Les dessins de ce livre ont la particularité d’être phosphorescents et peuvent être utilisés comme une veilleuse. Nocturno permet d’instaurer un cérémonial du coucher pour aider son enfant à apprivoiser la nuit, tout en valorisant les rêves pour chasser les cauchemars.

Ce livre se présente comme un plaidoyer du rêve, car il met en exergue la diversité des rêves et leur richesse : « Les rêves qui nous font vivre de grandes aventures, ceux qui sont un peu ridicules » et ceux qui nous font grandir. Une nuit, c’est tout sauf ordinaire ! Cette petit fabrique à rêves favorise l’endormissement tout en stimulant l’imagination, « le rêve d’avoir un copain secret », « le rêve du pêcheur distrait », « le rêve de la porte qu’il est interdit d’ouvrir ». Et à la fin, le rêve que l’enfant peut dessiner…

Comment l’utiliser ? Votre enfant sélectionne le rêve qu’il souhaite visualiser pour s’endormir. Comme les papillons, il suffit d’approcher le livre sous une lumière très forte pendant 5 minutes, puis le placer face au lit, éteindre la lumière, et la magie de la nuit commence.

Les Malaquias, Andréa Del Fuego

Ecrit par Martine L. Petauton , le Jeudi, 26 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue portugaise, Roman

Les Malaquias, Éditions de l’Aube, octobre 2015, trad. Portugais (Brésil) Cécile Lombard, 218 pages, 17,90 € . Ecrivain(s): Andréa Del Fuego

 

Entre deux passages de foudre, des montagnes d’outre-tombe et des vallées ennoyées, c’est l’histoire d’une famille, de ce qu’il en reste du moins : les Malaquias. Enfin, quand on dit « histoire », ne nous attendons pas au récit sage et ordonné d’une saga bien occidentale. On est au Brésil, en un temps déjà ancien. Alors, bien sûr, foin des chronologies et autres logiques obéissant au tangible ; ici, figurez-vous, et à égalité, morts et vivants se confondent. Ici on entre dans un univers au minimum magique. Pour son premier roman, Andréa Del Fuego décoiffe et charme au sens fort du terme.

Un coin perdu dans « la Serra Morena », la « montagne impraticable » du Brésil. Une nuit, un orage comme on en imagine là-bas. « Le cœur du couple en était à la systole, le moment où l’aorte se referme. La voie étant contractée, la décharge ne put la traverser pour rejoindre la terre. Au passage de l’éclair, le père et la mère inspirèrent, le muscle cardiaque reçut la secousse sans pouvoir l’évacuer. La foudre chauffa le sang à des températures solaires et entreprit de brûler tout l’arbre circulatoire. L’incendie interne obligea le cœur, ce cheval qui galope tout seul, à terminer sa course en Donana et Adolfo ».

Pars, le vent se lève, Han Kang

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 26 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Decrescenzo Editeurs

Pars, le vent se lève, mars 2015, traduit du coréen par Lee Tae Yeon et Geneviève Roux-Faucard (바람이 분다, 가라, Chaesikju-uija, 2010), 356 pages, 21 € . Ecrivain(s): Han Kang Edition: Decrescenzo Editeurs

 

Les lecteurs les plus attentifs ont peut-être déjà lu cette auteure coréenne que les éditions Decrescenzo nous font découvrir, son roman le plus connu hors de Corée, La Végétarienne, ayant fait l’objet d’une publication par Le serpent à plumes et une nouvelle intitulée Les Chiens au soleil couchant avait été également publiée dans une anthologie il y a quelques années chez Zulma (Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée, 2011). Une petite recherche nous apprend que Han Kang est également musicienne et que depuis sa première œuvre publiée en 1994, à 25 ans, une quinzaine de ses œuvres ont été éditées dont plusieurs récompensées par divers prix littéraires coréens, trois ont été adaptées au cinéma.

Pars, le vent se lève nous plonge dans une quête qui est aussi enquête sur les pas de Jeong-hee, une jeune femme qui veut comprendre pourquoi son amie d’enfance, artiste exigeante et recluse, s’est suicidée. Ou plutôt qui se serait suicidée. Jeong-hee ne croit en effet pas au suicide de Seo In-ju. Replongeant dans leur enfance commune, elle remonte le fil de leurs vies chaotiques, où se sont enchaînées les brisures et les blessures, poursuivant de sa volonté de comprendre et de démentir les autres acteurs et témoins de la vie d’In-ju.

Vingt-quatre heures pour convaincre une femme, Philippe Lacoche

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 26 Novembre 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Vingt-quatre heures pour convaincre une femme, éd. Ecriture, août 2015, 200 pages, 19,95 € . Ecrivain(s): Philippe Lacoche

 

Autochtones, résidents ou simples touristes de Picardie se retrouveront avec plaisir dans ce nouveau roman du journaliste écrivain et parolier Philippe Lacoche, mettant en scène en vingt-quatre heures l’histoire de Géraldine, chanteuse trentenaire dite Géa – « jolie et haute » comme la cathédrale d’Amiens – et de Pierre, modeste journaliste quinquagénaire, son compagnon de pacs apprenant, un 20 décembre 2011, que sa délicieuse créature va le quitter… Mais tous les lecteurs et lectrices en fait, qu’ils soient de Picardie ou d’ailleurs vont s’y retrouver, tant ce roman se déguste avec bonheur, comme la vie se prend, comme un bon cru. Un bon cru ici du romancier, auteur déjà de plus d’une vingtaine de publications ; un bon millésime ; un bon repas ; comme les petits bonheurs éclatants ou fragiles qui traversent l’existence…

L’intrigue de ce roman débute le mardi 20 décembre, pour se terminer vingt-quatre heures plus tard, le mercredi 21 décembre 2011, à dix-sept heures exactement. Vingt-quatre chapitres d’une heure chacun déclinant l’histoire d’un amour en perte de vitesse, défendu par le protagoniste masculin qui tente à tout prix de reconquérir sa pacsée. C’est écrire la mécanique du cœur et le rythme de ce roman, déroulé comme une course contre la montre pour sauver un amour en rade.