Ariane Dreyfus : Hantises de l’être
Ariane Dreyfus avec ses touches lumineuses au rythme des battements du cœur, du corps à l’aune de l’altérité, inaugure chez Les Découvreurs une nouvelle collection, « Voix de passage ». Elle a pour but « au moyen de textes soigneusement choisis et présentés par les auteurs eux-mêmes d’introduire et accompagner dans les classes quelques-unes des Voix par lesquelles passe ce qu’on pourrait appeler notre Défense et illustration de la poésie actuelle ».
Pour son livre, la poétesse a emprunté son titre à un vers minimaliste de Guillevic. Sa couverture rouge rappelle autant la chair d’éros que le Petit Chaperon Rouge appelé en exergue. Partant d’éléments familiers, sachant regarder, lire, observer, Ariane Dreyfus montre comment s’est métamorphosée son écriture en choisissant une présentation thématique en lieu et place du chronologique et selon huit temps : Petit Poucet va toujours, Le premier verbe : sortir, Les amants sont des enfants heureux, etc. L’aventure passe par le filtre de la poésie – mène du noir le plus profond aux couleurs les plus vives. Elle est aussi une sorte de musique dont la vibration est à même d’atteindre ce qu’il y a de plus général dans l’être : son mouvement intérieur fragile et térébrant.