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Paula T. une femme allemande, Christoph Hein

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 20 Septembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue allemande, Roman, Métailié

Paula T. une femme allemande, trad. allemand Nicole Bary, 487 pages, 12 € . Ecrivain(s): Christoph Hein Edition: Métailié

 

 

Le titre du roman de Christoph Hein est éponyme de celui du film de Fassbinder, Lola une femme allemande. Paula Trousseau, c’est son nom, est une femme qui tombe très tôt victime de l’autoritarisme familial, en proie à un père épouvantable, violent qui ne laisse guère la voix au chapitre dans le cadre étouffant du giron familial. Elle perçoit, très vite, les pires inconvénients du mariage et entrevoit ses conséquences comme un abandon, comme l’entrée dans une prison dont les clés ne se rouvriront pas de sitôt :

« Avec le mariage, j’allais être à nouveau enfermée dans une maison et la seule chose que je serais en droit d’espérer serait le quotidien de la vie conjugale, les enfants, et pour finir la vieillesse et la mort ».

Notre quelque part, Nii Ayikwei Parkes

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 19 Septembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Afrique, Iles britanniques, Roman, Zulma

Notre quelque part (Tail of the blue bird), mars 2016, trad. anglais Ghana, Sika Fakambi, 270 pages, 9,95 € . Ecrivain(s): Nii Ayikwei Parkes Edition: Zulma

 

Une ténébreuse histoire…

Cela se passe au Ghana.

Kayo Dwoda, revenu au pays, après avoir achevé ses études en Angleterre, avec le titre de médecin légiste, ne se voit proposer qu’un médiocre et ennuyeux poste de préposé à la gestion des stocks de produits dans un laboratoire d’analyse biochimique d’Accra.

« Son existence lui donnait mal au crâne. Travailler dans un laboratoire d’analyse biochimique n’était pas exactement ce qu’il avait projeté de faire de sa vie et, presque un an plus tard, tout cela commençait à le miner sérieusement ».

A des lieues de là, un village qui vivait paisiblement depuis toujours sa vie de village africain protégé des nuisances de la modernité par son isolement se retrouve malencontreusement au bord d’une grand-route nouvellement construite, ce qui donne à la maîtresse favorite d’un ministre, qui passait par là, l’idée d’ordonner à son chauffeur d’y faire une petite halte.

Sade et ses femmes, Correspondance et journal, Marie-Paule Farina (2ème critique)

, le Lundi, 19 Septembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Anthologie, Editions François Bourin

Sade et ses femmes, Correspondance et journal, juin 2016, 298 pages, 24 € . Ecrivain(s): Marie-Paule Farina Edition: Editions François Bourin

Il y a toujours une différence entre l’homme et ses écrits, et cette différence est parfois énorme. C’est ce que dit à nouveau clairement la réunion, sous le titre de Sade et ses femmes, Correspondance et journal, de Marie-Paule Farina où on trouve aussi bien les lettres de Sade à ses relations féminines que les réponses que lui adressèrent ces dernières.

Avec Marie-Paule Farina lorsque l’on quitte les écrits « canoniques » et littéraires du marquis de Sade pour entrer dans sa correspondance et son journal – enfin pour le peu qui nous en reste –, on entre vraiment dans un autre monde, celui de l’intime, découvrant l’homme qui est derrière ses écrits, l’homme véritable qui se cache derrière l’écrivain toujours hautement scandaleux.

Nombre de publications, aussi bien de la correspondance de Sade que de son journal ont déjà été effectuées. Citons notamment pour les éditions les plus récentes les Lettres inédites et documents rassemblés par Jean-Louis Debauve en 1991 (Ramsay/Pauvert), les 50 lettres du marquis de Sade à sa femme présentées par Cécile Guibert en 2009 (livre d’art Flammarion). Mais c’est peut-être la Correspondance du marquis de Sade et de ses proches (Slatkine, 1991) qui se rapproche le plus du présent ouvrage.

Casal ventoso, Fredrik Ekelund

Ecrit par Marc Ossorguine , le Samedi, 17 Septembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Pays nordiques, Roman

Casal ventoso (Casal ventoso, 2005), éd. Gaïa, 2015, trad. suédois Philippe Bouquet, 206 pages, 19 € . Ecrivain(s): Fredrik Ekelund

 

Le monde du polar est un monde très ancré dans la géographie, à chaque auteur sa ville ou son coin de pays, à chaque détective sa ville, son climat… L’édition met même en avant des « écoles » de polar en fonction de cette géographie, pas toujours très pertinente en terme de style ou de genre. Ainsi du polar américain, anglais, italien, espagnol ou scandinave. Effet de mode ou vraie identité littéraire ? Sans doute un peu des deux. En tout cas cela fonctionne bien sur les tables des libraires et dans la critique littéraire, et donc de l’édition. Depuis quelques années les pays du nord ont le vent en poupe en la matière et tout éditeur un peu important se doit d’avoir dans son catalogue son ou ses auteurs de noir du nord.

Fredrik Ekelund est un de ceux-là. Alors que la filière suédoise pouvait sembler s’épuiser, les éditions Gaïa se sont attachées à nous le faire découvrir à travers les enquêtes de l’inspecteur Hjalle Lindström et de sa co-équipière et compagne Monica Gren. Leur base est le port de Malmö, tout au sud de la Suède, à un bras de mer et un pont autoroutier du Danemark et de Copenhague. Une agglomération qui rassemble quelques 560.000 habitants…

Derrière le dos de Dieu, Lorand Gaspar

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Samedi, 17 Septembre 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Gallimard

Derrière le dos de Dieu, 111 pages, 14,90 € . Ecrivain(s): Lorand Gaspar Edition: Gallimard

 

Par le seul titre de son nouveau recueil de poèmes, qui s’inscrit dans l’œuvre complète de telle sorte qu’il semble inséparable du précédent recueil intitulé Patmos, et publié chez Gallimard en 2001, Lorand Gaspar parle tout à la fois de son goût pour Dieu et de son goût pour les voyages, l’un et l’autre se révélant inséparables.

En effet, « Derrière le dos de Dieu » est le « nom donné à cette région de la Transylvanie orientale où se situent les rudes villages des hauts plateaux des Carpates ». Les grands-parents de l’auteur viennent de cette belle région rocailleuse et inhumaine. D’où, peut-être, en partie, le goût de toujours de l’auteur pour l’austérité des déserts (la montagne et le désert étant plus proches qu’on pourrait le penser, l’un et l’autre forçant l’homme à ne s’intéresser qu’à son environnement, à cette chair de la terre qui prend soudain toute la place, physique et psychique).