Identification

La Une CED

16 mars 2017. Mon cher Antonin, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Jeudi, 27 Avril 2017. , dans La Une CED, Ecriture

 

je m’ouvre à Toi comme on s’adresse à Dieu : en espérant sans trop y croire. Et si jamais ces confidences te parviennent, je ne sais où, je ne sais quand, je ne sais comment, quelque nulle part aux limites égarées des limbes solitaires, probablement par hasard, sans doute les recevras-tu comme Dieu recueille les prières désespérées : en déplorant sans trop pouvoir. Chaud de bénédiction navrée. Je ne te connais que par le Verbe et l’Image, certes, mais je te tutoie. La douleur a de ces familiarités parfois brutales, souvent bienveillantes. Nous sommes quasiment cousins, toi et moi, cousins germains comme le furent tes parents, cousins fêlés d’où point l’âpre lumière du monde en bruine d’étoiles farceuses. Vois-tu, voyant trop allumeur cinglé des vents d’antan, il n’y a que toi qui puisses faire justice à mes turpitudes. Qui puisses les encaisser. Car tu as de la caisse, malgré tes cinquante unités flétries.

Le sourire de l’Ange (1), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 25 Avril 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Il est étrange de vouloir redéfinir les limites d’un connu qui se donna à nous dès l’instant où notre respiration quittait les parois du ventre intérieur pour s’ouvrir aux déchirures du monde. Pourquoi écrire sur ce que l’on ne cesse de voir dès lors que le vivant nous tient en alerte, de tous nos sens, même à contre-courant ? Pourquoi vouloir transcrire l’immédiat présent en chacune de nos expériences ? Encore plus curieux cette nécessité – vitale – de vouloir en écrire les traces, les jets de lumière, les déchirures, les transes d’un monde opaque dont seule peut-être l’immanente présence devrait nous suffire.

Nés des forceps du dedans au dehors, nous resterons vigilants pourtant, opiniâtres à assurer la vigie des mots à la hauteur des événements qui les enclenchent, les fabriquent. Sans corne d’amertume mais d’alerte, seul ensemble dans l’appel du Large vers toujours plus d’Ailleurs, escortés de paysages toujours à conquérir, étonnements nouveaux. Paysages neufs dans leur sillage ancré à une terre burinée océane, dont les strates ont pris la profondeur des rides d’une humanité en quête permanente de sa propre réalité.

Sous pieds Cythère, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Vendredi, 21 Avril 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

ouragan d’Ouranos ensemençant les ondes

sexe tranché des mains d’un Cronos à la ronde

l’écume amère et maculée s’offre à la mer

dans un glissement lent d’envolées éphémères

 

sidération des nues découvrant Cythérée

nue sur la pâle conque aux atours éthérés

souffle quelconque ouvrant la voix des plaisirs purs

depuis les bleus tréfonds griffonnés de guipures

Carnets d’un fou - XLIX, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 19 Avril 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

« Quand on parle à quelqu’un d’argent, son visage change, et qu’y lit-on ? L’inquiétude. Je l’ai remarqué cent fois. On dirait qu’on touche aux sources mêmes de la vie » (Julien Green, Journal, 10 nov. 1967)

 

#. Menus amuse-gueules ou l’apéritif. Ce février 17 démarre en coup de vent.

§. Le chant du rossignol. La loi anticonstitutionnelle portée par Mme Rossignol, s’opposant à ma liberté de penser et de parler sur une seule question, mais essentielle – principe de vie ou principe de mort ? –, et consistant à ne m’autoriser que la seule approbation de la mort, vient d’être votée par l’immense majorité de nos députés, gauche, centre et droite réunis. On peut, avec eux, être assuré de la lâcheté la plus abjecte, au nom de leur réélection sous le masque du progressisme et de la défense des droits des femmes. Le « texte » est maintenant devant le Sénat, où la même hypocrite démagogie produira les mêmes effets. Il sera entériné, puis adopté par les deux chambres. Pots de chambre ! Chante Rossignol, chante !…

Proche lointain, Martine Rouhart

Ecrit par Gilles Brancati , le Mardi, 18 Avril 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Proche lointain, Martine Rouhart, éditions Dricot, janvier 2017, 152 pages, 14 €

 

Bien qu’il y ait des reproches à faire à ce livre, je dois avouer qu’on se fait prendre malgré les défauts. Je m’explique.

De quoi s’agit-il ? D’une histoire d’amitié, entre deux hommes, qui s’effrite jusqu’à disparaître ou presque. Mais l’auteure a la finesse de nous le dire tout de suite sans rien révéler. Pour savoir le pourquoi des choses, il faut aller au bout. Alors on y va, et on découvre, outre les évènements – parfois un peu attendus comme la liaison de l’ami avec l’épouse du narrateur avant leur rencontre –, des personnages auxquels on finit par s’attacher. Ils se découvrent au fur et à mesure, ne se livrent pas d’emblée, c’est plaisant pour la lecture.

Dès les premières pages, je n’ai pas été captivé, je trouvais que ça débutait mal et j’ai failli abandonner. Je me serais privé d’un bon sujet. Par correction, j’ai continué ma lecture et je suis entré dans les relations simples entre les personnages. On peut regretter d’ailleurs qu’elles ne soient pas parfois un peu plus fouillées, on aurait aimé en savoir un peu plus sur leur intimité. J’ai dit parfois, ce n’est donc pas un reproche majeur, seulement une constatation.