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Introduction à la pensée de Gilles Deleuze Entretien avec Daniel Adjerad, par Sophie Galabru

Ecrit par Sophie Galabru , le Mardi, 04 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Daniel Adjerad est professeur agrégé de philosophie au lycée. Il prépare une thèse sur le concept d’économie chez Pierre Bourdieu sous la direction de Frédéric Lordon à l’Université Paris 1. Il a récemment publié un ouvrage clair et inventif pour introduire à la pensée de Gilles Deleuze. L’auteur parvient à restituer le style de pensée deleuzien à l’aide de citations habilement choisies, expliquées et illustrées par des exemples.

 

Sophie Galabru : Dès le début de votre ouvrage, vous expliquez combien l’inventivité deleuzienne a pu paradoxalement consister dans ses travaux de commentateur. Vous cherchez à souligner ce travail spécifique consistant à penser avec un autre pour formuler et résoudre ses propres questions. Seriez-vous d’accord pour dire que Deleuze est moins le nom d’un contenu philosophique que d’un style ou d’une manière de philosopher ?

Avec Colette Daviles-Estinès, autour de la publication de Allant vers et autres escales, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 03 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Allant vers et autres escales, Editions de l’Aigrette, Maison de la poésie de la Drôme

 

Si selon le bousculant paradoxe de Michèle Manceaux « On n’élucide rien par des explications », et si « Le mystère commence après elles » (autre source), leur fonction pourrait bien consister à baliser vers lui le cheminement de lecture. Explorée aussi loin que l’on peut, l’intelligibilité du charme poétique finit par se fondre dans ce qu’il a d’ineffable.

De charme, les très nombreux textes offerts au fil du temps par Colette Daviles-Estinès derrière les dix Volets ou Vers de son blog accueillant et riche n’en manquent pas ; non plus que les quarante-trois d’entre eux réunis dans Allant vers et autres escales, un récent (septembre 2016) premier ouvrage cohérent et ouvert et qui illustre en particulier la spécificité itinérante – intérieure et géographique à la fois – d’une vie et d’une écriture travaillées par le devenir du sujet.

Déshabillons la Récamier, par Charles Duttine

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 03 Juillet 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Qui n’a jamais été fasciné par une douce peinture, surtout lorsqu’elle représente une figure féminine ? Il y a des tableaux qui possèdent une grâce indéfinie devant laquelle on se laisse facilement subjuguer. Certainement, le peintre devait être amoureux de son modèle pour la représenter d’une manière gracile, sensuelle ou piquante selon les cas. On répondrait volontiers à l’appel de ces figures peintes.

Pour Augustin, notre personnage, tout avait commencé en classes de lycée. Il s’ennuyait ferme dans ces salles qui tiennent de la caserne ou du centre aéré. Pendant le cours, alors que son professeur pérorait, lui feuilletait négligemment son manuel d’histoire ou de français, le coude sur le pupitre et le menton rêveur dans la main. Son humeur vagabonde le fit tomber un jour sur le portrait de Madame Récamier. La reproduction ne le laissa pas indifférent, loin de là. Pendant que le professeur parlait de Spinoza ou de Heidegger à faire bâiller tout un contingent de bacheliers, Augustin n’en finissait pas de détailler ce portrait de Madame Récamier. Pour une trouvaille, c’était une trouvaille !

Tout autre chose que la nuit (2), par Joëlle Petillot

Ecrit par Joelle Petillot , le Samedi, 01 Juillet 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

Il est bien, dans son premier été d’homme, Emmanuel. Quand la femme pâle revient, il entrouvre les yeux. Elle lui prend la main, le poignet, se penche un peu. Quand son visage est assez près, il la regarde et lui dit simplement : « Laissez-moi ».

Elle lui sourit et dit « ok », vérifie la perfusion, tripote quelque chose sur la table de chevet. Elle sort, il n’a pas réalisé qu’il s’endort. Aucune importance, il est retourné là-bas.

Quand il se réveille le jour a baissé. Il a demandé les volets ouverts quelle que soit l’heure. Même la nuit. Tant que l’obscurité est celle d’un vivant, aucune raison de s’en priver. Il sait aussi qu’il lui en reste, de cette nuit à venir. C’est à l’aube qu’on prend le Train pour Nulle part. La femme pâle vaque dans la maison, il entend son pas, des voix étouffées. Le mot qui lui vient à l’esprit, à peine un œil jeté au crépuscule dehors est « deuxième ». Deuxième quoi ?

Alain Bashung, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Vendredi, 30 Juin 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

la nuit je mens, c’est mal, mais c’est plus fort que moi

je nargue la ténèbre et la triche aux abois

à force de jouer à la roulette russe

j’ai fini par souiller le cuir des autobus

 

la nuit je fends, c’est mal, mais c’est pour fuir le vide

je quitte la parade et je croise aux Hébrides

je joue les beaux gangsters sous les pneus des berlines

et j’ose l’impudence au bras de Joséphine