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La Une CED

Hommage à Aimé Césaire (1913-2008), par Mustapha Saha

Ecrit par Mustapha Saha , le Jeudi, 10 Mai 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Les mots nus

 

Que peuvent les mots nus quand sonnent les clairons

Quand s’éclipse la lune au rythme des alarmes

Quand s’endeuillent les clowns et les joyeux lurons

Quand s’abreuve l’amour aux collecteurs de larmes

 

Que peuvent les mots nus quand s’embrasent les tours

Quand voltigent les corps comme fétus de paille

Quand s’invite la bourse au festin des vautours

Quand s’unit la canaille aux funestes ripailles

Rencontre avec l’écrivain éditeur Arnaud Le Guern, que nous dédions à Clément Rosset (1), par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 09 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

 

Arnaud Le Guern a écrit sur Jean-Edern Hallier (Stèle pour Edern),Richard Virenque (in Gueules d’amour),sur des chanteurs avec Thierry Séchan (Nos amis les chanteurs, dernière salve),ou encore sur Paul Gégauff (Une âme damnée),sur lui (Du Soufre au cœur et Adieu aux espadrilles),sur Vadim (Un playboy français),et enfin sur Frédéric Beigbeder (L’Incorrigible). Des romans, des biographies romancées, des romans biographiques, des esquisses de romans, avec à chaque fois une même constance, une même pate, que l’on pourrait définir comme un style français dans la tradition des Hussards, de Michel Déon à Jacques Laurent et Roger Nimier, sous l’œil amusé d’Antoine Blondin.

La nuit de Zabach (II), par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 08 Mai 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles, Ecrits suivis

 

Durant la veille de la nuit de Zabach, à minuit pile, alors que les femmes entonnaient des airs glorifiant le pouvoir souverain du mâle ; pendant que les hommes revendiquaient leur droit à la vengeance, un homme, géant, aux cheveux longs et blancs, aux yeux rouge vermillon, au visage gros comme un melon, aux bras noirs comme goudron, surgit du ciel. Ses yeux étaient maquillés au khôl. Son corps était drapé dans un tissu noir qui sentait la pisse bouillie. Son allure avait quelque chose d’animal et de cruel. Il portait dans sa main gauche un vêtement blanc.

L’arrivée de Abi al-Qiyâ’ma, l’annonciateur du jour de la résurrection, n’augurait rien de bon pour Mary’am ; il flottait dans l’air une odeur de défaite, affreusement pestilente ; le village exultait, pourtant !

Ya latif, ya latif !

Le malheur était à portée de la main et ceux qui s’en emparèrent en firent mauvais usage ; ils l’instrumentalisèrent et le jetèrent sur la place du village.

Entretien avec Jacques Flament, éditeur, Par Laurent Herrou

, le Lundi, 07 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

« La différence en toute indépendance », annonce le site de Jacques Flament Editions (JFE), aujourd’hui rebaptisées Jacques Flament Alternative Editoriale. Revenir sur un parcours de huit années, engagé, littéraire et latéraldans le sens où l’éditeur, de nationalité belge mais installé en France, a choisi dès le départ un système économique différent de celui des « grandes maisons » pour donner une chance à sa structure de survivre face aux exigences sans cesse plus sévères du marché du livre.

 

Laurent Herrou : « Jacques Flament Editions » est né en 2010. Vous avez édité – ce sont vos chiffres – plus de 350 titres et 160 auteurs en huit ans en vous positionnant « en marge de la filière classique traditionnelle ». Notamment en privilégiant un « système atypique d’autodiffusion », soit : ventes via le site internet et achats fermes (un système que, par exemple, les grandes enseignes culturelles refusent presque unanimement aujourd’hui) chez les libraires partenaires. Quel bilan tirez-vous de ce choix éditorial et de diffusion après huit ans d’activité ?

La Styx Croisières Cie (3) Mars 2018, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 04 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

 

« Ne travaillant que le réel, il me fallut porter ceci dans le Livre de mes Mémoires : « Le Lièvre de Mars était à ma porte qui criait d’une voix grelottante : – Ouvrez, Monsieur de Phrysac, je vous apporte un message de Monsieur Carroll. – Lequel ? – dis-je, grognon d’être dérangé. – Celui-ci : « Voyez comme le crocodile / Sait faire rutiler sa queue / En répandant l’onde du Nil / Sur ses jolies écailles bleues ! ». – Entrez, l’invitais-je, il fait un froid de canard. Je vous offre un thé. Mais, pardonnez-moi, le message de Monsieur Carroll ne veut rien dire. – Il veut tout dire, au contraire ! me rétorqua le Lièvre très fâché. Puis, soudain pressé, il tira sa montre de son gousset et ajouta : – Je dois rentrer maintenant, le Pays des merveilles, c’est très loin, le bout du monde… Je lui confisquai sa montre, craignant qu’il ne la plongeât dans le thé ».

Jules de Montalenvers de Phrysac, Le Livre de mes Mémoires