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Ecriture

La transe du corps (1)

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 17 Janvier 2012. , dans Ecriture, Nouvelles, La Une CED

C'est sur son chemin vers Sidi Abderrahmane, ce lieu d'inspiration spirituelle qui fait danser les peurs et bousculer les équilibres, à proximité de l'entrée du mausolée, qu'elle remarqua la boîte en carton à moitié déchirée. Elle était entreposée  à même le sol, aux pieds d'un homme d'une soixantaine d'années. Il était assis sur une chaise en bois de couleur bleu turquoise. Il portait une veste en velours noir. Sa tête était légèrement baissée. Ses yeux étaient cachés derrière une paire de lunettes noir mat. Son esprit semblait perdu dans des absences qui tournoient dans les bas-fonds d’une inconscience encombrée. Elle aurait juré qu'il somnolait.

A première vue, la boîte contenait trois petits paquets enveloppés dans du papier journal. Sur chaque tas, elle pouvait apercevoir des photos en noir et blanc. A la couleur et à la qualité du papier,  elle compris qu'il s'agissait de cartes postales de Dzaïr el kh'dima*. Ces dernières années, Alger d'antan était devenue un objet d'intérêt pour beaucoup d'Algérois. Des vendeurs de ces images du passé avaient proliféré dans les rues de la capitale. Pour certains, la vente de cartes postales anciennes était une véritable profession. Ils passaient beaucoup de temps à faire des recherches. A collecter. A classer. A catégoriser leurs trouvailles avant de les disposer soit dans des boîtes en carton soit sur des petites tables pliantes pour les proposer à la vente le long des trottoirs des artères principales d'Alger la Blanche.

Sonnet de l'An 2012, Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 30 Décembre 2011. , dans Ecriture, Création poétique, La Une CED


 

 

 

 

 

Sonnet de l’an 2012


&


Plainte des citoyens sonnés

à ces Messieurs de la Banque

en leur Olympe

L'Autre

Ecrit par Kamel Daoud , le Dimanche, 04 Décembre 2011. , dans Ecriture, Nouvelles, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED


L'Autre, j'en ressentais le creux, la trace creuse en moi, le besoin de me mouvoir vers lui, la calcination quand il me brûla ou l'endroit endolori par son arrachement. Brusquement, je me suis senti en déséquilibre, sans l'autre, un peu chancelant dans mon humanité, bref et sans direction dans l'espace quand ce n'est pas une direction vers un visage, tournant dans l'affolement ou en orbite autour d'une énigme. L'Autre n'était pas ma moitié mais mon véritable moi. J'y allais dans toutes les directions, j'y venais, j'en revenais. Tout s'expliquait par mes gestes vers ce centre inachevé quand il n'est pas totalement voulu. Le désir, l'offrande faite au ciel, le sacrifice, l'invention du feu pour deux mains et pas pour une seule, la sexualité qui en était le cri et l'art qui en est le soupir, ou le sens de toutes les rivières du monde qui en sont la confession, la narration, le récit qui vient et s'en va.


Tout était supposition de l'autre, trace de son pas, son bruit dans la nuit ou le jour pas encore déplié du futur. L'autre était mariage, noces, brûlure, feu, flamme, pollen, approches et pattes en fourrure de l'animal prudent qui approche pendant que toute la forêt le regarde avec bienveillance.

Eclair de chaleur

Ecrit par Philippe Leven , le Lundi, 14 Novembre 2011. , dans Ecriture, Nouvelles, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

Micro-nouvelle noire

 

Elle se retourna pour la première fois au bout du couloir. Aussitôt les deux hommes qui la suivaient baissèrent la tête d’un même mouvement. Ce vieux sentiment tiède et familier de déjà-vu l’assaillit brutalement, escorté de son flot brûlant de panique et de plaisir. Comme un jet violent de lumière rouge et de cris sur un enlacement odieux. Elle serra de ses doigts crispés le cuir de son sac à main, pendu à son épaule. Il ne fallait pas qu’elle s’affole, qu’elle laisse déferler en elle le flux des images, le poids de la mémoire, les spasmes de la hâte : ne rien laisser pénétrer qui ferait vaciller sa maîtrise d’une scène déjà vécue, mille fois rêvée, partie de l’ordre de son monde secret. Les vibrations légères du couloir roulant glissèrent le long de ses talons-aiguilles, sur la texture électrique de ses bas et comme une vrille jusque dans ses reins et son dos. Elle entendait les pas derrière elle, ponctuant le heurt brutal de ses tempes en feu et elle tenta une fois, une seule, de refouler au fond de ses prismes fous le récit des scènes qui allaient suivre. Mais elle en avait une perception trop aiguë et, peu à peu, les images s’installèrent, odieuses et intenses, dans leur étrange familiarité.

Carnets d'un fou - XII

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 21 Octobre 2011. , dans Ecriture, Ecrits suivis, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED

Michel HOST

Le 16 octobre 2011


Rétrospectivité / Prospectivité / Objectivité / Subjectivité / Invectivité / Perspectivité / Salubrité


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Un homme aimable est un homme aux idées malsaines.

Swift, Pensées sur divers sujets…


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