Ne vous fiez pas à la couverture qui pourrait laisser supposer un roman noir. S’il y a bien de la noirceur dans ce Scipion, ce n’est pas celle propre au genre. Scipion, c’est l’histoire d’un fils qui s’est toujours senti rejeté, presque méprisé par un père encensé, lui, par les milieux intellectuels. Un père auquel il s’est opposé, auquel il a tenté d’échapper mais qui va irrésistiblement l’attirer à lui par-delà la mort. Un fils que son père historien, admiré pour son œuvre concernant la Rome antique, a prénommé Aníbal ! Aníbal, en référence directe à ce général qui mena ses éléphants à travers les Alpes. Un père prestigieux, honoré, reconnu, le Professeur Brener, qui veut faire son fils à son image. Qui attend de lui de grandes choses, mais seulement celles que lui-même attend. Avec un tel père, l’issue est prévisible : opposition, refus, rejet, rupture… Voilà plusieurs mois que le père est décédé. C’est par hasard que le fils l’a su, et il n’a accès à rien sur l’héritage, uniquement géré par sa sœur. Jusqu’au jour où… la maison paternelle où on lui concède un bref accès… trois boîtes comme seul héritage… un livre incontournable… et une note manuscrite, adressée du père au fils… et le monde d’Aníbal bascule.