Identification

Articles taggés avec: Froissart Patryck

Bitna, sous le ciel de Séoul, J.M.G. Le Clézio

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 21 Juin 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Stock

Bitna, sous le ciel de Séoul, mars 2018, 217 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): J-M G. Le Clézio Edition: Stock

 

Les talents de conteur de J.M.G. Le Clézio sont mondialement connus. Ce nouveau roman en est une autre illustration.

Le roman est à double niveau de narration. Tantôt la narratrice, Bitna, raconte à la première personne l’histoire dont elle est le personnage principal, tantôt, ouvrant un second tiroir narratif, elle prend le statut de conteuse pour aider un autre personnage, Salomé, à supporter sa réclusion solitaire provoquée par une maladie dégénérative.

Le roman, comme l’indique le titre, se déroule « sous le ciel de Séoul », où Bitna, jeune fille issue d’une famille pauvre de pêcheurs, est venue entreprendre des études universitaires. D’abord hébergée chez une tante qui l’exploite, la maltraite et l’humilie, elle ira, au cours d’une unité de temps s’étendant sur une année scolaire, de chambres insalubres en petits logements plus ou moins précaires. C’est pour payer son loyer qu’elle accepte, à la demande d’un mystérieux Frederick, alias M. Pak, vendeur en librairie avec qui elle noue une relation équivoque et sans issue, de faire fonction de dame de compagnie pour la paralytique.

Le Ministère du Bonheur Suprême, Arundhati Roy

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 12 Juin 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Gallimard

Le Ministère du Bonheur Suprême, janvier 2018, trad. anglais (Inde) Irène Margit, 536 pages, 24 € . Ecrivain(s): Arundhati Roy Edition: Gallimard

 

Qui se laissera emporter par ce roman torrentueux de l’amont à l’aval se souviendra longtemps, peut-être à jamais, d’Anjum, dont la vie mouvementée, depuis le jour de sa naissance, est le fil de trame sur lequel va courir une immense chaîne narrative.

Anjum est née Aftab.

« La nuit où Jahanara Bégum lui donna naissance fut la plus heureuse de sa vie. Le lendemain matin, au soleil déjà haut, dans la douce chaleur de la chambre, elle démaillota le petit Aftab. Elle explora son corps minuscule […]. C’est à ce moment qu’elle découvrit, niché sous ses parties masculines, un petit organe, à peine formé, mais indubitablement féminin ».

Jahanara Bégum cache cette particularité hermaphrodite à son mari Mulaqat Ali, lequel, bien que descendant « en droite ligne de l’empereur moghol Gengis Khan », exerce le modeste métier de hakim (soigneur par les plantes), jusqu’au jour où Aftab est contraint de quitter, à l’âge de neuf ans, l’école de musique, ne supportant plus les railleries des autres enfants :

Le Foyer des mères heureuses, Amulya Malladi

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 25 Mai 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Mercure de France, Roman

Le Foyer des mères heureuses, février 2018, trad. anglais (Inde) Josette Chicheportiche, 350 pages, 24,50 € . Ecrivain(s): Amulya Malladi Edition: Mercure de France

 

Amulya Malladi traite en ce roman un sujet actuel qui donne lieu à de multiples réactions, d’opposition ou d’adhésion, et qui incite nos sociétés à une réflexion d’ordre scientifique, moral, religieux, éthique : celui des mères porteuses.

Après plusieurs fausses couches, Priya, une Américaine fille d’un couple mixte américano-indien, se résout à avoir un enfant par le procédé de la Gestation Pour Autrui. Elle réussit, au prix de maintes disputes et discussions, à rallier à sa décision son époux Madhu, informaticien indien qu’elle a connu pendant qu’il poursuivait sa formation universitaire aux Etats-Unis, où il s’est installé après ses études.

Le couple prend contact avec un organisme indien spécialisé, dont la directrice, le docteur Swati, accueille dans une clinique ad hoc de jeunes femmes indiennes nécessiteuses, recrutées pour porter par insémination les futurs enfants de couples occidentaux stériles.

Histoires diverses, Joaquim Maria Machado de Assis

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 28 Mars 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue portugaise, Nouvelles, Classiques Garnier

Histoires diverses, janvier 2018, trad., notes critiques, Saulo Neiva, 266 pages, 17 € . Ecrivain(s): Joaquim Maria Machado de Assis Edition: Classiques Garnier

 

C’est une rencontre surprenante et passionnante avec un grand écrivain probablement méconnu en France que la lecture de seize de ses nouvelles traduites en français par Saulo Neiva et publiées dans la collection des Classiques Jaunes (Textes du monde) chez Garnier.

La tonalité des « histoires » est extrêmement variée :

– fantastique, avec un dénouement horrible à la Edgar Poe : La cartomancienne

– irréelle, troublante, dans ce récit du domaine de la vision nocturne, fortement théâtrale, dont le narrateur spectateur ne distingue plus les limites entre rêve et réalité : Entre Saints

– passionnelle, torturée, fiévreuse, en cette histoire d’un amour plus ou moins refoulé entre belle bourgeoise mature à principes de vertu et jeune domestique conscient d’être un ver de terre épris d’une étoile (on se remémore les premiers émois de Madame de Rénal face à l’amour que lui exprime le jeune Julien Sorel) : Les bras

Dans l’Utérus du volcan, Andrea Genovese

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 23 Mars 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions Maurice Nadeau

Dans l’Utérus du volcan, janvier 2018, 220 pages, 19 € . Ecrivain(s): Andrea Genovese Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Vanni, Sicilien d’origine établi à Lyon, est invité dans sa ville natale pour y recevoir le Grand Prix de Poésie Chrétienne qui lui a été décerné par le Parrain de la Mafia locale Lorenzo Ferella, lequel a créé ce prix, accompagné d’un chèque de dix millions de lires, en hommage à son père poète Gaetano Ferella, pour afficher le côté « respectable » et « cultivé » de son statut de notable.

Dès son arrivée, Vanni, qu’accompagne son épouse lyonnaise Louise, est pris à la fois dans la nasse de ses souvenirs d’enfance, dans la trame de ses relations avec sa famille et ses amis d’avant, et dans les mailles du réseau de Ferella, qui se débarrasse de sa splendide maîtresse Lillina dont il s’est lassé en l’envoyant au poète en guise de cadeau de bienvenue en supplément au prix de poésie. Dans le même temps, Roberto Meruli, un comparse du patron mafiosi, est chargé de sonder Vanni pour d’éventuelles « affaires » à monter dans la région lyonnaise.