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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Régression, Fabrice Papillon (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 07 Mai 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Belfond

Régression, Fabrice Papillon, octobre 2019, 455 pages, 20,90 € Edition: Belfond


C’est pure coïncidence évidemment si ce gros roman qui met en scène une forme originale de possible fin du monde, publié en octobre 2019, m’a été envoyé par l’éditeur peu avant le déclenchement de la pandémie due au Covid-19.

Rien à voir donc avec la triste actualité, simple hasard éditorial.

Toujours est-il que l’ambiance générale inquiétante de ce printemps 2020 résonne étrangement à la lecture de ce récit d’apocalypse dont l’avant-dernier épisode est daté… le 25 février 2020, soit 4 ou 5 mois après la publication du livre. Bon ! N’allons pas croire à la prémonition ! Mais la concomitance devait être signalée.

Sara ou l’émancipation, Carl Jonas Love Almqvist (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 02 Avril 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Pays nordiques, Roman, Cambourakis

Sara ou l’émancipation, Carl Jonas Love Almqvist, février 2020, trad. (collective) suédois, Elena Balzamo, 127 pages, 16 € Edition: Cambourakis

Savoir qu’ils n’auront jamais lu tous les livres, même quand la chair sera devenue triste, chagrine incessamment celles et ceux que possède la passion de la lecture. Ce qui adoucit l’amertume de cette angoisse permanente est la découverte aléatoire de merveilles littéraires et la certitude de tomber ici et là, au hasard des promenades solitaires dans la jungle des textes parus et à paraître, sur un trésor dont ils ignoraient l’existence.

Je n’avais, je l’avoue sans honte, jamais entendu parler de Carl Jonas Love Almqvist… C’est donc sans a priori, bien qu’ayant été séduit par la beauté de la jeune femme dont le portrait figure en couverture, que j’ai entrepris la lecture de Sara ou l’émancipation.

Albert, sergent suédois, dès le départ du bateau sur lequel il a embarqué au départ de Stockholm, est attiré par le comportement singulier d’une jeune femme dont il apprendra rapidement qu’elle se nomme Sara Videbeck et qu’elle voyage seule, installée sur le pont avant avec ses bagages, ce qui, au début du XIXe siècle dans le pays au protestantisme puritain qu’est alors la Suède, est inhabituel et peu conforme à la norme sociétale.

Et de l’arbre de nos vies la sève perle encore, Caroline Barth (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 25 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Et de l’arbre de nos vies la sève perle encore, Caroline Barth, Editions Librinova, juin 2019, 276 pages, 17,90 €

 

Trois narratrices qui s’expriment chacune à la première personne.

Trois histoires qui s’enchevêtrent.

Trois existences qui s’entrelacent, indissociables l’une des deux autres.

Trois femmes qui se racontent et qui mettent en scène, chacune à son tour, les deux autres.

Trois visions de la vie, et de l’évolution des mœurs, des conditions et des règles sociales sur trois générations.

Trois lieux principaux : Paris, Saint-Jean-de-Luz, La Saline-Les-Bains (Réunion), avec des sautes dans le temps et dans l’espace à Madagascar, à Abidjan, à Dakar…

Et un unique thème central, un sujet qui surgit et devient très vite la préoccupation première de chacune : le cancer qui frappe l’une des trois protagonistes que sont Alexandra, Ambre et leur mère, Anne.

Autobiographie du mal, Pavel Vilikovský (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Jeudi, 19 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Pays de l'Est, Roman, Editions Maurice Nadeau

Autobiographie du mal, Pavel Vilikovský, février 2019, trad. slovaque, Peter Brabenec, 193 pages, 21 € Edition: Editions Maurice Nadeau


Ce roman à l’atmosphère pesante met en scène les mécanismes machiavéliques de la manipulation de l’individu par les services secrets d’une police politique implacablement organisée et efficace au point non seulement d’anticiper les réactions des personnes qu’elle manœuvre et utilise de gré ou de force au service d’un pouvoir totalitaire, mais encore de les amener à agir, plus ou moins consciemment, contre leur propre morale, contre leur propre idéologie, contre leur propre nature.

L’action se situe en Tchécoslovaquie sous le régime communiste installé en 1948, à une époque et dans des circonstances historiques que l’auteur, Pavel Vilikovsky, grand écrivain slovaque décédé tout récemment, le 10 février 2020, a personnellement vécues.

Crève, mon amour, Ariana Harwicz (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 11 Mars 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Amérique Latine, Roman, Seuil

Crève, mon amour, Ariana Harwicz, janvier 2020, trad. espagnol (Argentine), Isabelle Gugnon, 203 pages, 18 € Edition: Seuil

 

Ce roman singulier, le premier d’Ariana Harwicz traduit en français, est du genre à tout le moins dérangeant.

Car la narratrice est folle.

Lire/dé-lire… c’est ici.

Ecriture à la première personne : le lecteur partage et vit intensément la vision/les visions, les pensées, les désirs, la souffrance, les pulsions, les révoltes de la narratrice.

Celle-ci, appelons-la N*, en situation initiale, vient d’avoir un enfant. Si on arrive à débrouiller les fils du récit, on imagine que N* vit dans une grande maison en pleine campagne, les parents de son mari y étant très présents et demeurant dans une maison proche.