En une seule journée, on est en juin, à Vézelay, vœu de tous les touristes, et une dizaine de personnages s’entendent à se croiser, passent par le même cimetière, frôlent les mêmes pierres, s’interrogent tout doucement sur leur passé, sur leur avenir. Selon une logique imparable, chaque individu est très limité dans le nombre de rencontres vraies et durables qu’il pourra enregistrer sur une vie. L’art de Gardette est de nous faire croire que tout est possible et qu’il y a des impondérables, des situations aléatoires et tout le mystère avec.
Jour tranquille à Vézelay est une belle mécanique stylée de rencontres insolites dans un cadre d’été. Ce disciple d’Echenoz et de Toussaint aime jouer avec les possibilités narratives mais surtout une langue précise, très soignée, tient registre des secousses, des sensations, des sursauts d’émois et d’humeurs. Si une narration narquoise relate faits et gestes, l’humour n’est jamais loin ni le sarcasme ni l’âpre analyse psychologique.