« Cette conduite, à la fois très affective et très surveillée, très amoureuse et très policée, on peut lui donner un nom : c’est la délicatesse »
(Barthes, Fragments d’un discours amoureux)
Monsieur,
Je vous remercie pour votre livre. J’ai toujours scrupule à être sollicité par un auteur ou un éditeur car on attend de moi, je l’imagine, en la circonstance, si je rédige une chronique, un plein éloge qu’il serait discourtois de nuancer. Or j’ai été vite rassuré : c’est un bel hommage, un bel « exercice d’admiration » que vous nous offrez là. Je le dis avec d’autant plus de sincérité que si j’ai été, à la fin du siècle dernier, un lecteur régulier mais critique de Guibert, l’autofiction, dont vous êtes un spécialiste, ne me touche plus guère aujourd’hui – parce qu’elle prolifère, jusqu’à sa consécration par un prix Nobel ?