Française de par le droit du sol, Emmanuelle attend son premier enfant, qui ouvrira une nouvelle page de la lignée familiale. La vie suit son cours, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, lorsque la voilà qui s’inquiète de la facilité avec laquelle un homme, voire un pan d’histoire, peut s’effacer, disparaître à jamais. Elle décide alors de réagir, de dresser un bouclier contre les ravages de l’oubli qui guette les siens, d’évaluer, à la main pour ainsi dire, ses propres racines et d’en vérifier la robustesse. Il lui faut remonter dans le temps aussi loin qu’elle le pourra et garantir ainsi à l’enfant qui se fait de plus en plus présent dans son ventre une continuité, une saga familiale, celle d’une assise fiable. Victor Hugo se posait déjà la question : « Qu’est-ce qu’un fleuve sans sa source ? Qu’est-ce qu’un peuple sans son passé ? ». Emmanuelle souhaiterait en particulier rendre hommage à Juan, son grand-père, son héros à la fière allure. Juan Cerans, le Catalan, devient alors l’axe autour duquel tournera cette saga, qui s’étale sur sept décennies, embrasse six générations et se déroule sur trois cents pages.