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Théâtre

Oeuvres complètes et Lettres retrouvées, Raymond Radiguet

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 01 Mai 2013. , dans Théâtre, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Editions Omnibus, Correspondance

Œuvres complètes, édition établie par Chloé Radiguet et Julien Cendres, 883 p., 25 €, et Lettres retrouvées, édition établie par Chloé Radiguet et Julien Cendres, 445 p., 21 € . Ecrivain(s): Raymond Radiguet Edition: Editions Omnibus

 

L’œuvre éblouie d’un météore : Raymond Radiguet

 

Œuvres non complètes, à l’annotation redondante, parfois inutile, parfois hasardeuse, ce qui étonne de Julien Cendres. Je ne reviendrai pas là-dessus. Cela a été démontré suffisamment et avec suffisamment de brio par Jean-Jacques Lefrère dans La Quinzaine littéraire (voir « Radiguet de plus en plus complet », La Quinzaine littéraire, n° 1070, 16-31 octobre 2012, p. 12-14).

La profusion des annotations rend un manque dont pâtit cette édition encore plus cuisant : celui d’un index, indispensable pour une édition de cette ampleur (et surtout, du reste, pour ce qui est du volume de la correspondance).

Mais l’essentiel se situe ailleurs.

Guérillères ordinaires, poèmes dramatiques

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 16 Avril 2013. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Espaces 34

Guerillères ordinaires, poèmes dramatiques, 2013, 75 pages, 12,80 € . Ecrivain(s): Magali Mougel Edition: Espaces 34

 

Les guérillères ordinaires ou les trois guerrières tragiques


Les éditions espaces 34 ont réuni trois poèmes dramatiques de Magali Mougel : Les guerrillères ordinaires forment une trilogie fondée sur le destin de trois femmes dont nous entendons le monologue. Elles ont face à elles trois figures masculines qui leur font violence, Georg, le mari, Egon Framm le patron et enfin le père chasseur dans le dernier texte. Elles choisissent toutes les trois la violence de la mort pour se libérer. La mère à l’existence rangée dans le quartier français de Séoul ; Lilith est une mère infanticide : ses « deux petits princes » reposent dans des tiroirs du congélateur familial. Son histoire rappelle à grands traits l’affaire Véronique Courjault qui avait bouleversé l’opinion publique en 2009. Sa sœur de souffrance, Léda Burdy, pour garder son emploi d’hôtesse d’accueil, détruit son corps pour porter du 34 répondant aux exigences de son patron, Egon, Zeus ordinaire et implacable. Enfin la jeune lesbienne trahit son amie que les chasseurs tueront comme du gibier. Elles portent la mort, comme des combattantes des guerres dans la folie des jungles.

Ivresse/Play loud, Falk Richter

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 11 Avril 2013. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, L'Arche éditeur

Ivresse/ Play loud, traduit de l’allemand par Anne Monfort, Collection Scène ouverte, 2013, 156 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Falk Richter Edition: L'Arche éditeur

 

 

Ivresse ou « partir par l’écriture dans un autre monde »

 

Falk Richter, avec ses deux dernières pièces, Ivresse et Play loud, qui constitue le nouveau volume de son œuvre chez l’Arche Editeur, s’interroge avec un humour désespéré sur notre intimité sapée par le politique, l’économique mondialisé. Falk Richter a d’ailleurs une profonde admiration pour Büchner, pour son théâtre justement politique, révolutionnaire et intime. Ainsi La force vampirique des réseaux, les vies « coachées » sont-elles des codes sociaux intégrés par les individus.

 

« L’extérieur est aussi là à l’intérieur » (p.14)

Lila, Goethe

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 03 Avril 2013. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Langue allemande

Lila, La Cause des Livres (2013), Edition bilingue (allemand/français), trad. de l’allemand Annemarie Neffgen, préface Maud Duval, postface Pierre Bourdariat, 123 p. 16 € . Ecrivain(s): Goethe

 

Lila apprend par une lettre anonyme la mort de son mari le baron Sternthal. Elle tombe sans connaissance pour se réveiller folle, état qui empire lorsqu’on lui annonce que la nouvelle était dénuée de vérité et qu’elle voit réapparaître le baron. Elle le prend pour un spectre, assimile tous les membres de sa famille à des fantômes, et fuit dans les bois où elle erre en peine et en rond, épouvantée par toute tentative d’approche de la part de sa parentèle, plongée dans les ténèbres de nulle part (en donnant à son personnage le nom de Lila, Goethe savait probablement que ce mot, en arabe, désigne la nuit).

Pendant dix semaines se succèdent au château des charlatans qui lui appliquent sans succès les traitements courants à la fin du 18ème siècle (saignées, lavements, et autres thérapies bien plus douloureuses).

« Je frémis quand je pense aux cures que l’on a essayées sur elle, et je tremble à la pensée des autres cruautés qu’on voulait lui infliger avec mon accord », se lamente le baron, alors qu’on vient lui présenter un nouveau guérisseur, le médecin Verazio.

Voir clair, Marius von Mayenburg

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 20 Mars 2013. , dans Théâtre, Les Livres, Recensions, La Une Livres, L'Arche éditeur

Voir clair, traduit par Laurent Muhleisen, 2012, 46 p. 14 € . Ecrivain(s): Marius von Mayenburg Edition: L'Arche éditeur

 

 

Lire et voir le théâtre de M. von Mayenburg (3)

Voir clair ou Que se cache-t-il derrière la porte ?

 

La pièce de Marius von Mayenburg est publiée chez l’Arche Editeur conjointement à Perplexe. Les deux œuvres ne sont pas exactement contemporaines. En Allemagne, elles ont été publiées respectivement en 2010 et en 2006. Pourtant, d’une certaine manière, elle fonctionnent en diptyque. Ce n’est sans doute pas tout à fait par hasard si Maïa Sandoz a pensé construire un spectacle trilogie autour de ces deux pièces ainsi qu’autour d’une troisième, Le Moche.