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Articles taggés avec: Grenier Nicolas

Le Dauphin, Robert Lowell (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Jeudi, 16 Janvier 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, USA

Le Dauphin, Robert Lowell, éditions Réalgar, novembre 2024, trad. anglais, Thierry Gillyboeuf, 120 pages, 21 €

 

Robert Lowell, une poésie à basse fréquence

Robert Lowell signe son chant du cygne, avec le recueil de poésie Le Dauphin, qui paraît en 1973 aux éditions Farrar, Straus et Giroux, couronné en 1974 par le prix Pulitzer. Le poète américain meurt le 12 septembre 1977 d’une attaque cardiaque dans un taxi jaune à Manhattan, à l’âge de soixante ans, en se rendant au domicile d’Elizabeth Hardwick. Fils d’une illustre famille de Boston, dans le comté de Suffolk, dans le Massachusetts, il naît le 1er mars 1917. Robert Lowell étudie à l’université de Harvard, avant d’achever ses études au Kenyon College, dans l’Ohio. Dans l’histoire de la poésie américaine, il appartient à la famille d’Amy Lowell et de James Russell Lowell. Chancelier de l’Academy of American Poets, à partir de 1962, il baigne dans l’univers de la poésie, d’Elizabeth Bishop à William Carlos Williams. Tout au long de son existence de malheur, Robert Lowell a rendez-vous avec la poésie, telle que l’attestent les vers de Juvenilia :

Lait et miel, Rupi Kaur (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mercredi, 04 Décembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Poésie

Lait et miel, Rupi Kaur, éditions Charleston, octobre 2024, trad. anglais, Sabine Rolland, 296 pages, 24,90 €

 

Cent mille milliards de roupies de madame Kaur

Rupi Kaur signe la mondialisation de la poésie, comme Machi Tawara et son Anniversaire de la salade en 1987, ou encore Lang Leav et son Love & misadventure, en 2013. Cette jeune fille de la diaspora sikh est l’expression du multiculturalisme, le Pakistan, l’Inde, le Canada. Depuis le 13 novembre 2014, la légende de Rupi Kaur se construit comme une aventure poétique jusqu’aux colonnes du New York Times. Dans le recueil de poèmes Lait et miel, le conte de fées brille de mille et une étoiles. À l’image d’une star de la musique populaire, de Lady Gaga à Taylor Swift, elle a ses fans, ses tournées, son show sur Amazon Prime Vidéo. Dans la mondialisation économique, politique, culturelle, la poésie se transforme en une activité lucrative.

Poèmes choisis, E. E. Cummings (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mardi, 12 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, USA, Editions José Corti

Poèmes choisis, E. E. Cummings, Éditions Corti, juillet 2024, trad. anglais, Robert Davreu, 272 pages, 23 € Edition: Editions José Corti

 

Extrême expérience : Cummings

Le poète américain E. E. Cummings imagine un style de poésie moderne. Fils aîné du révérend Edward Cummings, l’ancien élève de l’université de Harvard donne un souffle nouveau à la poésie romantique d’Henry Longfellow qui vivait à Cambridge, dans le Massachusetts, là où voit le jour Edward Estlin Cummings, le 14 octobre 1894. Même si le poète de la Côte Est prend racine dans les gratte-ciel de Manhattan, à Greenwich Village, il reste fidèle à la nature de son enfance, à Silver Lake, dans le New Hampshire. Depuis la tombe n°748, au cimetière de Forest Hills, à Boston, le poète de l’avant-garde américaine influence la poésie mondiale, et la musique contemporaine, de Morton Feldman à John Cage, jusqu’au XXIe siècle.

Mélancolie américaine, Joyce Carol Oates (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mercredi, 06 Novembre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, USA, Philippe Rey

Mélancolie américaine, Joyce Carol Oates, Éditions Philippe Rey, 2023, poèmes trad. anglais (États-Unis), Claude Seban, 129 pages, 17 € . Ecrivain(s): Joyce Carol Oates Edition: Philippe Rey

 

 

Amérique psychiatrique

Depuis la côte Est, à Princeton, dans le New Jersey, Joyce Carol Oates est un témoin de toutes les Amériques qui se placent sous le signe de Saturne. Dans son recueil de poésie de circonstance, Mélancolie américaine, qui alterne des poèmes, longs et courts, la petite histoire s’entremêle avec l’histoire des États-Unis. Tout l’Occident, des « sanitaires bouchés » de l’Hôtel Königshof, à Cologne, jusqu’à l’empire du Milieu, ressemble à une impasse métaphysique, tel que l’annoncent les premiers mots du poème Le tunnel, qui flottent au-dessus de la baie de San Francisco :

Suite orphique, François Cheng (par Nicolas Grenier)

Ecrit par Nicolas Grenier , le Mercredi, 09 Octobre 2024. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Gallimard

Suite orphique, François Cheng, Éditons Gallimard, mars 2024, 160 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): François Cheng Edition: Gallimard

 

Orphique philosophique

François Cheng livre, à l’automne de sa vie, une suite orphique de quatre-vingt-dix-neuf quatrains. Pour cette quête spirituelle, l’académicien se place dans la continuité d’Omar Khayyâm, et à plus forte raison la poésie chinoise classique. Sous la protection de sa mère, il revisite le mythe d’Orphée, fils d’Apollon, à la lumière de la pensée chrétienne et taoïste.

Dans un style simple, fluide, limpide qui se manifeste à travers des vers blancs, irréguliers, courts ou longs, parfois rimés, le poète français d’origine chinoise offre une méditation métaphysique sur la mort, l’amour, la beauté, l’existence, ainsi que l’univers. François Cheng emploie une des formes poétiques les plus brèves pour explorer les plus grandes questions de l’humanité. Dans cette condition humaine, marquée par le sceau de la catastrophe, il décoche une philosophie de vie, à travers le quatrain 54 :