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Articles taggés avec: Froissart Patryck

Les buveurs de lune, Pierre Chazal

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 28 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Alma Editeur, Roman

Les buveurs de lune, juin 2014, 480 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Chazal Edition: Alma Editeur

 

 

Fin 2011, Paris, période de fin de règne sarkozyste, début du roman.

Les vagues générationnelles se succèdent, de plus en plus rapprochées, jusqu’à se bousculer. Un jeune de dix-huit ans en 2011 n’a plus grand-chose à voir avec un jeune du même âge dix ans plus tôt.

Plusieurs générations ayant chacune une vision du monde, une réflexion politique, une pratique sociale, des habitudes alimentaires, une culture artistique, littéraire et musicale, totalement différentes, se côtoient, cohabitent, se rencontrent, ne se comprennent pas, n’ont plus de points communs, n’ont pas les mêmes codes vestimentaires, ni le même langage, ne savent donc plus communiquer entre elles, s’opposent, s’affrontent dans un Paris où chacune a ses quartiers, ses îlots, ses propres repères.

L’héritage du clan Morgan, Justine Jotham

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 23 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Jeunesse

L’héritage du clan Morgan, Editions Oskar, août 2014, 160 pages, 13,95 € . Ecrivain(s): Justine Jotham

 

Une fois n’est pas coutume.

Au milieu de cette richesse inégalée de chroniques de publications en tous genres qu’offre La Cause Littéraire, risquons cette courte analyse d’un roman pour les jeunes (de sept à soixante-dix-sept ans, s’entend).

Justine Jotham les connaît bien, les jeunes, et en particulier les adolescents, puisqu’elle leur enseigne notre belle langue et leur fait connaître nos belles-lettres.

Les personnages de ce roman policier à la fraîcheur juvénile sont, littérature jeunesse oblige, des adolescentes, des lycéennes, Béa et Tess, dont le caractère, fait à la fois de naïveté et de ténacité, séduit d’entrée de texte.

Le ruisseau de cristal, Dermot Bolger

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 17 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Joelle Losfeld, Iles britanniques, Roman

Le ruisseau de cristal (The Woman’s Daughter), septembre 2014, traduction de l’anglais (irlandais) par Marie-Hélène Dumas, 262 pages, 21 € . Ecrivain(s): Dermot Bolger Edition: Joelle Losfeld

 

Le moins qu’on puisse dire de ce ruisseau de cristal, c’est qu’il charrie des eaux turbides.

Quatre histoires s’entremêlent, de manière transchronique, quatre histoires de couples, troubles, dont certains éléments sont à la limite du sordide, mais dont le courant laisse apparaître ici et là, comme il advient d’en trouver dans le limon de toute rivière, à la périphérie ou au plein centre des remous nauséabonds, des pépites d’or d’amour et de noblesse.

D’abord il y a Sandra et Johnny, le frère et la sœur, et leurs jeux interdits, de ceux, fraternels et innocents, de l’enfance, à ceux, ardents et passionnés, de plus en plus accomplis, attisés par le sentiment religieux du péché et par la connaissance de la transgression du tabou culturel, de l’adolescence, dont les conséquences peuvent devenir dramatiques dans une société victorienne qui ne peut les tolérer.

Mais après je restais allongée éveillée, sachant que ce que je faisais était mal, terrifiée à l’idée que quelque chose révélerait peut-être mon péché…

Le clan du sorgho rouge, Mo Yan

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 09 Janvier 2015. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, Seuil

Le clan du sorgho rouge, septembre 2014, traduit du chinois par Sylvie Gentil, 444 pages, 23,50 € . Ecrivain(s): Mo Yan Edition: Seuil

 

Phénoménal roman de bruit et de fureur, Le clan du sorgho rouge entraîne le lecteur dans la Chine profonde, rurale, aux traditions ancestrales, du milieu du XXe siècle, à partir de l’occupation de la Chine par les armées japonaises, et le plonge dans une série d’événements chaotiques faits de guérilla contre l’envahisseur, de brigandage de grand chemin, et de guerre civile permanente entre de puissantes bandes de fripouilles, des partisans du Kuomintang, des clans villageois et des maquisards du Parti Communiste Chinois.

En toile de fond permanente, les champs de sorgho rouge.

Entre ces multiples bandes armées se font et se défont alliances et contre-alliances, défections et trahisons, au milieu de ces champs de sorgho qui constituent un élément fort, en quelque sorte un personnage immanquablement présent, doué de sentiment, dont la vie et les humeurs saisonnières accompagnent les épisodes guerriers et les entractes romantiques, ceux-ci étant d’ailleurs souvent aussi empreints de violence que ceux-là.

La Djouille, Jean Pérol

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 13 Décembre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions de la Différence

La Djouille, août 2014, 288 pages, 20 € . Ecrivain(s): Jean Pérol Edition: Editions de la Différence

 

Jean Pérol figure dans les chroniques de La Cause Littéraire en tant que poète, pour son recueil Libre livre. On le retrouve ici romancier.

La première partie du livre est un roman du crépuscule. Le narrateur, professeur retraité, retiré dans la solitude « d’un trou, à la frontière de l’Ardèche et des Cévennes », se raconte à la première personne, en une sorte de passage en revue, qui prend parfois l’air du bilan, de certains des chapitres de sa vie, de ses échecs, sur un ton désabusé, avec des accents souvent misogynes et plus généralement misanthropes, le tout empreint d’une forte dose de lucide auto-complaisance.

« […] j’étais las des femmes, de leurs querelles, de leurs becs de vautour et de leur rapacité. J’étais encore plus fatigué des hommes, qui en fait de becs et de serres, n’avaient rien à leur envier. Et finalement lassé aussi de jouer à me faire croire que je ne songeais qu’à la mort. Allez, Valéry, il fallait tenter de vivre ! »