L’héritage du clan Morgan, Justine Jotham
L’héritage du clan Morgan, Editions Oskar, août 2014, 160 pages, 13,95 €
Ecrivain(s): Justine Jotham
Une fois n’est pas coutume.
Au milieu de cette richesse inégalée de chroniques de publications en tous genres qu’offre La Cause Littéraire, risquons cette courte analyse d’un roman pour les jeunes (de sept à soixante-dix-sept ans, s’entend).
Justine Jotham les connaît bien, les jeunes, et en particulier les adolescents, puisqu’elle leur enseigne notre belle langue et leur fait connaître nos belles-lettres.
Les personnages de ce roman policier à la fraîcheur juvénile sont, littérature jeunesse oblige, des adolescentes, des lycéennes, Béa et Tess, dont le caractère, fait à la fois de naïveté et de ténacité, séduit d’entrée de texte.
La situation de départ est originale. Béa, orpheline qui vit depuis son tout jeune âge chez sa grand-mère, Violette, une dame bien sympathique à tout lecteur digne de ce nom puisqu’elle est férue de littérature et que ses murs sont tapissés de livres, découvre, à l’occasion d’une involontaire indiscrétion, un peu banal secret de famille. Ses parents, apprend-elle, ont connu une énorme célébrité d’écrivains sous un pseudonyme occultant pour le monde entier à quelques exceptions près leur véritable identité.
Alors qu’ils travaillaient sur un mystérieux manuscrit que Violette cache quelque part comme un trésor, Bérénice et Titus (sic) Morgan, dont les investigations d’écrivains inquiétaient les dirigeants d’un mouvement fasciste, ont trouvé la mort dans un accident de voiture.
A partir de ces éléments, Béa et son amie Tess se lancent dans une entreprise audacieuse, dont la double gageure est d’une part de retrouver le manuscrit inachevé, de le compléter et de le publier, et d’autre part de démêler l’écheveau des raisons et le réseau des protagonistes qui ont provoqué l’accident qui n’en était peut-être pas un.
L’écriture est alerte, la narration ne s’encombre pas des détails, considérations, grands états d’âme, et ornements littéraires dont n’ont cure, qu’on le déplore ou non, les jeunes lecteurs d’aujourd’hui, qui ne sont déjà plus comparables à ceux d’Enid Blyton ni, encore moins, à ceux qui, il y a cinquante ans, dévoraient Jules Verne ou Ségur et les grands classiques de la Bibliothèque Verte et de la Bibliothèque Rose.
L’essentiel est d’amener à lire, et d’y trouver du plaisir.
Ce roman devrait y contribuer, sachant que même un lecteur adulte peut s’y distraire sans avoir l’impression de retomber en enfance, ce qui, au fond, ne pourrait que lui faire, de temps en temps, le plus grand bien.
Cette lecture ayant allumé ma curiosité sur la maison d’édition responsable de sa publication, j’ai découvert chez Oskar Editeur un catalogue impressionnant de variété, dont on pourrait conseiller la consultation à tous ceux qui se sentent concernés par la pédagogie de la lecture.
Patryck Froissart
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