Cela faisait des siècles qu’on ne crachait plus quand passait un écrivain.
Avant la création du monde, le dernier couple d’humains sera chassé du jardin de l’hôpital.
Il y a des gens qui en veulent toute leur vie à un mendiant de ne rien lui avoir donné.
Proposition pour regagner cette ville : modification du dialecte et interdiction de la reproduction.
Karl Kraus écrit à Vienne, entre deux catastrophes annoncées, la fin de l’empire austro-hongrois des Habsbourg et l’avènement du national-socialisme allemand. Il ne cesse dans son journal Die Fackel de mettre en garde ses lecteurs contre la ruine qui s’annonce. Karl Kraus est en guerre, en guerre permanente contre la langue frelatée des journalistes, contre la bourgeoisie, le mensonge, la corruption, et la manipulation des masses, mais aussi les complaisances douteuses et les dénis de justice. Il manie la satire et l’attaque directe, la visée frontale, c’est un snipper, la plume et la parole, car il se pique également d’organiser des soirées de lectures publiques qui connaissent de grands succès – ce que j’écris est du théâtre écrit.